Le directeur de l'unité Trans-Canal d'Oued Fodda, qui a été incarcéré lundi pour « entrave à l'exécution d'un projet public », sera jugé demain par le tribunal d'El Attaf suite à une plainte de la wilaya, avons-nous appris hier auprès du PDG de Trans-Canal Centre dont le siège est à Alger. Pour le cinquième jour consécutif, les 300 travailleurs et cadres de l'unité continuent à observer un sit-in devant le siège de l'entreprise pour réclamer la libération de leur directeur. Les activités de l'usine, qui produit des canalisations en béton pour les projets d'irrigation et d'AEP, sont paralysées par ce mouvement sans qu'aucun responsable au niveau central s'en soucie. Le directeur avait été, rappelons-le, auditionné par la police puis placé sous mandat de dépôt par le magistrat de la juridiction citée pour avoir, selon notre source, refusé de céder « un terrain appartenant à l'entreprise pour la réalisation d'un projet dit public ». L'on considère que ledit terrain fait partie intégrante de leur patrimoine et qu'il était en cours de régularisation au niveau des domaines. Cependant, ce qui a le plus choqué et touché dans leur dignité les responsables et travailleurs, c'est la manière de laquelle on a voulu sanctionner un cadre et traiter un problème d'ordre purement administratif, d'autant que l'espace en question est un bien public que détenait jusque-là une entreprise étatique. Pour toute expropriation de terrain ou reprise de bien domanial, il y a une procédure administrative ou judiciaire spécifique. Toujours est-il que l'entreprise privée en charge du projet a pu pénétrer à l'intérieur du terrain litigieux et à installer son chantier sur ordre des autorités locales, indiquent des sources de l'unité, contactées hier.