L'industrie algérienne de fer et de métal marque un net recul par rapport à celle des pays arabes. Alors que notre pays était leader dans ce domaine dans les années 1980, il se fait supplanter aujourd'hui par la Libye, l'Egypte et l'Arabie Saoudite. Les chiffres communiqués hier au cours de l'ouverture de la 37e assemblée générale de l'Union arabe de fer et d'acier tenue à El Hamma étayent cette assertion. Alors que les pays du Maghreb occupaient la première position des pays arabes producteurs d'acier avec 38,2% de la production arabe, ils sont aujourd'hui à la 3e place avec 18%. Le cas de l'Algérie est édifiant : après une impressionnante baisse de la production d'acier (passant de 1,38 million de tonnes en 1985 à 0,697 million de tonnes en 1995), l'industrie de l'acier commence à se ressaisir avec une production de 0,983 million de tonnes en 2005. Notre pays doit cependant fournir des efforts supplémentaires en matière de métal brut. La production baisse inexorablement (1,051 million de tonnes en 2003, 1,014 million de tonnes en 2004, 1,007 million de tonnes en 2005) avec un taux de croissance de -1% contre +22% pour la Libye et +18% pour l'Egypte. La production de fer brut marque, quant à elle, une bonne progression avec 1,66 million de tonnes en 2005 contre 1,42 million de tonnes en 2004. Le partenariat ISPAT - Mittal Steel contribue grandement, d'après les intervenants à la rencontre d'hier, à l'épanouissement du marché algérien. L'entreprise installée à Annaba occupe la cinquième place des grands groupes arabes de fer et d'acier, sa production ayant fait un bond de 21% entre 2004 et 2005 (de 715 000 t à 865 000 t) dont la grande majorité est utilisée par l'usine Mittal Steel. La consommation individuelle de l'Algérie est, par ailleurs, estimée à 92,8 kg, bien loin des 1163,5 kg des Emirats arabes unis. La production arabe de fer et d'acier n'a jamais été aussi importante. Elle enregistre actuellement une remarquable augmentation, passant de 8,4 millions de tonnes en 2004 à 19 millions de tonnes en 2005 de produits finis, soit une hausse de 206 %. Le ministre algérien de l'Industrie, Mahmoud Khoudri, a insisté dans son allocution d'ouverture sur « les courageuses décisions de l'Algérie » en matière d'intégration de la sidérurgie dans les partenariats internationaux. « L'Algérie a été parmi les précurseurs dans le monde arabe à œuvrer pour le développement de la sidérurgie considérée comme fondatrice de l'ensemble des industries qui se structurent en aval », a-t-il déclaré. Tous les participants arabes présents à la conférence d'hier ont souligné l'extraordinaire potentiel de l'Algérie en sidérurgie.