Le quotidien El Adjoua, dans ses versions arabe et française et son édition sportive, est connu dans le milieu parlementaire, et est associé au nom du président du groupe des députés et ex-porte-parole du RND, Miloud Chorfi. A l'époque où Ouyahia régnait sur le RND et sur l'Exécutif, ce journal était sa voix et il était le porte-parole de cette formation politique, à l'image du quotidien Saout El Ahrar pour le FLN. Beaucoup considéraient alors Miloud Chorfi comme le propriétaire d'El Adjoua. Ce journal couvrait toutes les activités du parti et répercutait l'ensemble de ses communiqués. Il soignait l'image d'Ahmed Ouyahia. Ce journal a été cité aujourd'hui dans un scandale de détournement d'argent. Selon le site Algérie Patriotique, El Adjoua a amassé en deux ans, entre janvier 2011 et septembre 2012, plus de 113 milliards de centimes (l'équivalent de 5 milliards par mois) en guise de publicité. Une somme qui donne le tournis lorsque l'on sait que le tirage de ce quotidien dans ses trois versions est très faible. D'aucuns estiment que le propriétaire de ce journal, à l'instar de beaucoup d'autres, s'est enrichi en détournant l'argent de la publicité. Une corruption d'un autre genre. Qui est le propriétaire de ce journal ? Est-ce Miloud Chorfi ? Ce quotidien servait-il le RND, servait-il Ouyahia ou l'inverse ? Contacté à ce sujet, M. Chorfi nie toute implication dans ce scandale : «Je n'ai rien à voir avec ces journaux. Contactez le propriétaire Zouberi Mohamed Amine, il vous donnera des explications.» A la question de savoir pourquoi alors son nom et celui du RND sont étroitement liés à ce quotidien ? L'ex-porte parle du RND avoue que c'est son défunt fils qui était ami avec le directeur d'El Ajoua. «Ce dernier a intégré le nom de mon fils dans l'ours, l'emplacement indiquant les mentions obligatoires d'une publication, après sa mort en 2005 et il l'a retiré il y a deux ans», a précisé M. Chorfi qui dit n'avoir aucun lien ni de parenté ni d'amitié avec M. Zouberi. M. Chorfi explique qu'après la démission d'Ouyahia du parti et son limogeage du gouvernement, le journal a cessé de couvrir les activités du parti. Cela sous-entend-il que le contrat le liant au RND a pris fin ? Autant d'interrogations qui restent en suspens et qui ne concernent pas uniquement El Adjoua. Une pléthore de publications a bénéficié, et les langues commencent à peine à se délier sur le sujet de la manne de l'ANEP sans aucune justification liée aux audiences respectives.