Abdelmoumène Khalifa, réfugié en Grande-Bretagne depuis la faillite du groupe qui porte son nom, accuse la presse algérienne d'avoir été impliquée dans la chute de son groupe. « Il suffit de lire les articles de presse algériens télécommandés par le Pouvoir pour s'en convaincre », avance-t-il dans un entretien accordée au magazine français VSD. L'ex-milliardaire, qui devrait répondre devant la justice algérienne sur ce qui est convenu de qualifier de « scandale financier du siècle », affirme que son affaire relève d'un « problème politique ». Cette opinion, Abdelmoumène Khalifa l'attribuera à la Grande-Bretagne, qui sait, selon lui, que le « problème » a été « travesti » (par les autorités algériennes) en « problème économique ». Pourquoi avoir choisi l'exil à Londres ? « D'abord, il n'y a pas de convention d'extradition entre mon pays et l'Angleterre. Ensuite, j'y avais des liens forts puisque mon groupe, à travers sa compagnie aérienne, a formé 200 élèves pilotes ici et que ma chaîne de télévision, Khalifa News, émettait de Londres », se justifie-t-il. Khalifa serait-il prêt à se présenter devant la justice algérienne ? « A condition que le procès se déroule en Angleterre. D'ailleurs, la justice anglaise vient d'accepter le dépôt de ma plainte (...) Si tout se passe bien, le procès devrait commencer mi-juin, grâce au travail accumulé depuis deux ans sur le dossier », tranche celui que la justice algérienne accuse d'avoir dilapidé 1,7 milliard de dollars. « Il est temps d'entendre ma vérité (...) Au début, ils ont sorti des chiffres bidon. Après, ils ont essayé de faire croire qu'ils étaient parvenus à signer des accords d'extradition avec la Grande-Bretagne. Maintenant, c'est le procès qu'ils reportent tous les six mois. Et il ne pourra jamais se tenir, car ils n'ont procédé à aucun bilan financier », a-t-il précisé. Quelle est sa ligne de défense ? Khalifa Abdelmoumène va tenter, dit-il, de prouver que le gouvernement algérien a récupéré tout l'argent du groupe d'une « façon frauduleuse ». Selon lui, le groupe Khalifa n'a jamais fait faillite. « C'est une faillite organisée. Ils ont bloqué les opérations vers l'extérieur. Le jour où j'ai quitté le groupe, il y avait 1,7 milliard de dollars à la banque. J'ai des documents... », a-t-il dit. Abdelmoumène Khalifa accuse les services secrets français (DGSE) d'avoir « monté » l'histoire selon laquelle les avions de Khalifa Airways voyageaient vides.