-Après une absence, vous amorcez un come-back remarqué avec la série Dar El Bahdja… C'est une nouvelle série qui a été pensée dans des délais assez courts et rapides. J'espère que le concept est intéressant. C'est l'histoire d'une cité algérienne, algéroise, à l'instar de Plus belle la vie, sur France 3. J'ai réfléchi et pensé à créer une vie dans une cité algérienne et algéroise cette fois-ci. Et où cohabitent de nombreuses familles issues de régions différentes du pays. Pas uniquement algéroises… Dans cette série, on revient à certaines traditions qu'on a oubliées. Comme le haïk (voile), le petit leban (laitier) et l'épicier du coin. Et surtout, cette série résume la solidarité au sein du quartier. De petites histoires dans la société. -Une histoire d'amour… Oui, une histoire d'amour. Ce qui est difficile, c'est de créer une histoire d'amour dans un contexte de société algérienne où je suis appelé à faire de la comédie. C'est-à-dire une comédie dramatique. Mais plus de comédie que de drama. Car c'est la demande. Mais j'ai quand même installé une histoire entre deux familles. L'histoire d'amour entre Zinou et Zina qui est sourde-muette émaillée par une hostilité et autre conflits entre les deux familles. Alors, qu'ils sont de proches parents. La famille de Zinou, issue d'un milieu modeste et celle de Zina, est propriétaire de la cité. Elle est d'origine ottomane. Donc, c'est elle qui détient, si vous voulez, le pouvoir sur tous les locataires. -Un vaudeville social… Et c'est à partir de cela que j'ai essayé de créer de petites histoires sympathiques. Enormément de gags ! Et ce, à travers Djoher, Beyouna, incarnant la grand-mère de Zinou qui va le défendre. Et puis des situations hilarantes à l'hôpital, chez les médiums. Avec un message contre le charlatanisme qui se propage de nos jours. Et puis, j'ai voulu un happy end à l'indienne (Bollywood). Vous l'avez découvert ( rires). C'est une série très originale et c'est très différent ! -Ambitionnez-vous d'en faire une longue série, une saison qui va continuer… Toutes les séries auxquelles je pense, j'essaie d'en faire des saisons. Le plus dur pour moi, c'est de créer la première saison. Il faudrait que le public l'accepte, adhère. S'il aime, il y a des possibilités d'en faire une saison. J'ai laissé une sorte d'ouverture dans cette série. Pour que les histoires continuent. D'ailleurs la fin de la série, est une histoire qui se prolonge et continue. La vie ne s'arrête jamais quels que soient les problèmes. Donc, oui ! Je souhaite que la série marche. -L'écriture du scénario est collégiale…. Oui, bien sûr ! On est plusieurs. Je ne peux pas croire qu'il y ait une seule personne pour écrire le texte d'une comédie. Il faut être plusieurs. Donc, avec moi, il y a un acteur, un dialoguiste, deux jeunes hommes qui m'ont aidé à écrire le scénario. On a travaillé jour et nuit pour élaborer quelques épisodes. Et surtout le concept. Maintenant, il faut que le concept soit solide et qu'il tienne la route pour qu'on puisse continuer. -Vous avez toujours soutenu qu'il existe une crise du texte (scénario) dans les sitcoms, feuilletons… Je «reédite» ce que j'ai dit. Il ne s'est rien passé depuis. Il n'y a pas eu d'amélioration. Moi, je pense que le scénario est une maladie dans le cinéma. L'écriture du scénario fait défaut en Algérie. Comme d'autres secteurs. C'est vrai que le scénario n'est pas évident. Il n'y a pas de scénaristes ni d'ateliers d'écriture. -Et le projet de film sur les harraga… Le film Harraga est en stand-by depuis longtemps. -Vous étiez le premier à avoir un projet de film sur les harraga… Il y a eu des films qui ont été faits depuis. Mais bon, après je suis passé à autre chose. J'ai appris une chose. Lorsqu'un scénario est validé, cela ne veut pas dire qu'il est réalisé. Parce que je n'ai pas eu plus de moyens. J'ai décidé de ne pas le faire. -Mais cela demeure toujours un projet… Oui, cela reste un projet qui est validé par le ministère de la Culture et la Télévision (ENTV). Sauf que c'est une question d'argent. Maintenant je suis passé à d'autres projets. -Des projets de films historiques… Oui, j'ai un projet de film historique portant sur les massacres du 8 mai 1945. Mais c'est une histoire qui est censée être tournée à Guelma. Pour des raisons de décor naturel, cette fiction ayant comme toile de fond les événements du 8 mai 1945, le tournage aura lieu vraisemblablement à l'ouest du pays. Car le décor existe toujours.