La bureaucratie a profondément gangrené l'administration, qui s'érige en fondé de pouvoirs, et qui enrichit ou appauvrit qui elle veut, sciemment, et avec profit, en utilisant, bien sûr, l'argent du contribuable L'ex-directeur de l'urbanisme, Moussa Mechouche, serait passible de poursuites judiciaires de la part du P/APC, Seif-Eddine Rihani. Ce dernier que nous avons rencontré hier, nous a dit que plus de 80 dossiers de citoyens en quête de permis de construire sont en attente depuis des mois, voire des années pour certains, et ce en infraction avec la loi qui préconise 45 jours pour l'étude, l'approbation ou le rejet du dossier, le cas échéant. «Je vais prendre ces documents en charge moi-même ; il faut les liquider car les citoyens concernés viennent se plaindre tous les jours ; au service de l'urbanisme, on leur faisait croire que leurs dossiers étaient à mon niveau, en attente de signature, or je n'en savais rien du tout. De plus, il y a une anarchie indescriptible dans ce service (l'urbanisme) ; le personnel s'absente à sa guise, et quand vous demandez des comptes, on crie à la hogra. Je suis en train de mener une enquête minutieuse sur beaucoup de dépassements opérés par les responsables de ce service», nous a-t-il confié. Selon lui, cette situation dure depuis au moins 16 ans ; les permis de construire sont distribués à tout va, sans aucune norme, et il n'y a aucun cahier des charges. Les constructions illicites, pourtant dûment programmées pour être démolies, ne l'ont jamais été. Les brigades chargées de cette opération fonctionnent seulement quand il s'agit du citoyen lambda. C'est ainsi, nous dit-il, que des bazars de 5 étages ont poussé au milieu de quartiers résidentiels, comme le cas de Sidi Mabrouk, en complète infraction avec toutes les lois de l'urbanisme. «Vous vous rendez compte, un responsable qui agit contre l'intérêt même de son service ! Quand il y a ordre de démolition, les propriétaires des constructions illicites sont prévenus à l'avance, et ils s'empressent d'occuper les lieux pour empêcher la brigade de faire son travail. Une vraie pagaille qui n'en finit pas, et qui encourage tout le monde à transgresser la loi», regrette-il. Pour rappel, le désormais ex-directeur de l'urbanisme, Moussa Mechouche, et son chef de service ont été démis de leurs fonctions mardi dernier par le maire. Onze agents de la brigade de démolition ont également fait l'objet de mutations vers d'autres secteurs urbains par mesures disciplinaires. Le constat amer qui vient à l'esprit du simple citoyen, est que très peu de hauts cadres ont à cœur le bien de cette ville. La plupart visent une sinécure, laquelle, malheureusement, est loin d'être méritée. Affaire à suivre.