Des centaines de jeûneurs ont organisé un rassemblement, lundi à 20h, à la place de l'Olivier, carrefour Matoub Lounès, à proximité du siège de la sûreté de wilaya de Tizi Ouzou. Quelques minutes seulement avant la rupture du jeûne, des dizaines de véhicules arrivent presque au même moment au point de susciter un grand embouteillage aux alentours de l'ancienne gare routière, en raison du stationnement pêle-mêle des voitures, dont certaines étaient garées au milieu même de la chaussée. En un laps de temps, la place s'est emplie de jeûneurs, à leur tête un imam. Ce dernier a, à l'aide d'un haut-parleur, dirigé la prière. Ensuite, les participants à cette action, habillés pour la plupart en kamis, ont rompu le jeûne collectivement avec du petit-lait et des dattes ramenés pour la circonstance. Brandissant des banderoles sur lesquelles ont pouvait lire, entre autres, «Allahou Akbar», ces jeûneurs ont scandé aussi «Tizi Ouzou Islamya», «Nous sommes musulmans», «Nous sommes des Amazighs musulmans», «Assa azaka, l'islam yella yella» (l'islam existera toujours)», «Ni orientale ni occidentale, Tizi Ouzou est et restera musulmane». Parmi les présents, certains jeunes ont mis en avant l'emblème national et même le drapeau du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), tout en exhibant des exemplaires du Coran. Après une demi-heure de rassemblement, les manifestants se sont dispersés sans le moindre incident. L'un des initiateurs de cette action a invité les participants, «les personnes âgées et celles venues de loin», à un f'tour au restaurant mitoyen à la place où s'est tenu le rassemblement. Cette manifestation intervient au lendemain de la venue de l'ex-dirigeant du FIS dissous, Ali Benhadj, à Tizi Ouzou, pour dénoncer le déjeuner en public organisé samedi dernier à la même place, par des centaines de non-jeûneurs qui ont mangé des sandwichs et bu de l'eau, à 12h, en public. Ils voulaient dire «non à l'inquisition» et «oui, pour la liberté de conscience». Par ailleurs, notons que les deux actions ont été tolérées par les services de sécurité. Elles se sont aussi déroulées dans le calme sans le moindre accroc. «Ces deux actions se sont déroulées dans le calme. Cela prouve qu'il y a effectivement une démocratie dans la région de Kabylie. C'est bien. On est plus civilisés que les Egyptiens. C'est cela qu'on appelle la liberté individuelle», nous a affirmé un citoyen lors du rassemblement de lundi.