L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), aile Souillah, a annoncé hier sa volonté de relancer l'initiative de la commune d'Alger-Centre qui veut faire de la capitale une ville qui ne dort pas la nuit. Lancé déjà par le président de l'APC d'Alger-Centre, Abdelhakim Bettache, le programme d'animation de la ville d'Alger durant la nuit n'a trouvé d'écho que durant le mois de Ramadhan. Car la tradition le veut. Lors de la conférence de presse animée hier par Salah Souillah, président de l'UGCAA, Abdelhakim Bettache et Nasreddine Zenasni, président de l'APC de Sidi M'hamed, les orateurs ont insisté sur la reprise des activités durant la nuit au niveau d'Alger qui, d'après eux, ont connu un relâchement depuis sa relance en 2012. Ainsi, animer la ville d'Alger implique l'ouverture des commerces, la mobilisation des transporteurs et surtout la sécurité pendant la nuit. Salah Souillah plaide pour la généralisation de cette initiative à d'autres régions du pays. Mais une telle opération est-elle bien perçue par les commerçants ? «Le sondage que nous avons mené a révélé que la majorité des commerçants sont favorables à cette opération», a déclaré M. Souillah, qui rappelle qu'il a déjà envoyé une correspondance aux autorités concernées. Mais l'application de ce programme n'est pas sans difficulté. Certains commerçants de la rue Didouche Mourad ont déjà reçu une instruction d'ouvrir jusqu'à des heures tardives, mais ils n'ont aucune intention de l'appliquer. «J'habite loin, je ne peux pas rester ici jusqu'à 23h. En plus, je suis sûr que personne ne peut venir à 23h pour acheter une paire de chaussures», affirme ce commerçant qui tient une boutique de chaussures. Une vendeuse affirme qu'elle s'oppose catégoriquement à cette décision : «Même si le patron l'exige, je ne vais pas travailler la nuit. Je ne peux pas me retrouver à minuit à l'arrêt des bus.» Et cette jeune fille de poursuivre : «Nous avons fait l'expérience durant le mois de Ramadhan, nous avons eu du mal à gérer les agissements des voyous qui poursuivent les clientes jusqu'à l'intérieur du magasin.» Cette vendeuse dans un magasin d'habillement de la rue Didouche se souvient du cauchemar qu'elle a vécu durant le mois de Ramadhan de l'année dernière, lorsque des délinquants jetaient délibérément de l'huile et du shampoing sur les trottoirs pour provoquer la chute des passants. Ainsi, le transport, l'éclairage et la sécurité sont les conditions exigées par les commerçants pour qu'ils s'impliquent à raviver la capitale. M. Bettache, qui se montre très enthousiaste, estime que la concrétisation de cette opération va prendre du temps. Pour rappel, les travaux d'embellissement ont déjà commencé dans la commune d'Alger-Centre. Ces travaux portent sur le réaménagement des terrasses de café et le ravalement des façades des immeubles et des commerces. M. Bettache annonce un projet pilote pour l'installation de parcmètres au niveau du boulevard Krim Belkacem. Pour ce qui est de la réhabilitation des salles de cinéma, le président de l'APC d'Alger-Centre considère les coûts très élevés, raison pour laquelle cet élu appelle à la prise en charge de la restauration des salles par l'Etat. «Aucune APC n'a les moyens d'assurer cette opération», souligne-t-il.