Contrairement aux déclarations du ministre de l'Intérieur, Dahou Ould Kablia, concernant le refus d'inscrire des nouveau-nés avec des prénoms amazighs au niveau de deux APC, situées respectivement à Batna et Oran, aucun de ces cas n'a été réglé, affirme Me Kouceila Zerguine, avocat des deux familles en question. En effet, le ministre a affirmé le 15 août courant, à Jijel, que ces deux cas ont été «rapidement traités et réglés». Or, il n'en est rien, puisque ledit avocat explique qu'une requête a été déposée près le tribunal d'Arris, en début de semaine pour que le petit Gaya Ouchène soit enfin inscrit dans les registres de l'état civil. «À l'heure actuelle ce nouveau-né n'existe tout simplement pas officiellement depuis sa venue au monde le 30 juillet passé, ce qui ne sera pas sans conséquence sur sa vie actuelle et future», a expliqué Me Zerguine. En outre, des appels urgents ont été déposés en Suisse, auprès de trois rapporteurs onusiens, à savoir Mutuma Ruteere, rapporteur spécial sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance qui y est associée, Farida Shaheed, rapporteuse spéciale sur les droits culturels et James Anaya, rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme et des libertés fondamentales des populations autochtones, bureau du comité de coordination des procédures spéciales. Concernant l'APC d'Oran, la petite Massilia est également privée de son prénom depuis sa naissance, soit le 14 février de l'année en cours. Une situation qui a poussé la famille à introduire le 23 juillet écoulé, une action en justice devant le tribunal d'Oran. La procédure est toujours en cours. La lutte contre les discriminations qui, soit dit en passant, «ne représentent pas une infraction aux yeux du code pénal algérien», dixit Me Zerguine, continue surtout lorsqu'il s'agit de discrimination identitaire.