La Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) déplore l'élection, le 9 mai, d'un certain nombre de pays, dont l'Algérie, au Conseil des droits de l'homme des Nations unies. Dans un document publié jeudi dernier sur son site Internet, la FIDH a cité trois groupes de nations représentant l'Afrique, l'Asie et l'Amérique latine ayant un lourd passif en matière d'atteintes aux droits de l'homme et qui ont été élues membres dudit conseil. Il s'agit, selon l'organisation, de la Chine, du Pakistan et de l'Arabie Saoudite pour le groupe asiatique ; l'Algérie, le Cameroun et la Tunisie pour l'Afrique ; Cuba et la Fédération de Russie. « Leur élection est due à une combinaison d'absence de candidats alternatifs (pour le groupe africain), et l'influence géopolitique régionale bien établie (pour les autres groupes) », a affirmé dans la même déclaration, Sidiki Kaba, président de la FIDH. En dépit de cette « aberration », la FIDH s'est félicitée de la mise en place, via cette élection, d'un mécanisme de revue universelle permettant l'évaluation internationale de l'Etat de droit de l'homme dans tous les pays du monde. « Avec le mécanisme de revue universelle par les pairs, ces pays - certains pour la première fois - vont devoir ouvrir leurs frontières à l'examen international de leur respect des droits de l'homme. L'heure est donc à présent à la mise en œuvre effective du mandat du conseil », a précisé l'ONG internationale. Se montrant prête à contribuer à l'évaluation du respect des droits de l'homme de chaque Etat membre dudit conseil, la FIDH a salué les mesures mises en place à la faveur de cette élection afin de promouvoir le respect des droits de l'homme. « Nous avons, pour la première fois, été les témoins d'un concours d'engagements à respecter les droits de l'homme », a déclaré le président de l'organisation en se référant à l'obligation qu'avaient les Etats candidats à un siège au Conseil de prendre des engagements à renforcer leur niveau de respect des droits de l'homme. La FIDH a estimé que les élections dudit conseil représentent un succès relatif d'autant que beaucoup d'Etats ont annoncé leur intention de ratifier des instruments internationaux de protection des droits de l'homme et de renforcer leur coopération avec les procédures spéciales. Par ailleurs, la FIDH a relevé avec « satisfaction » le fait qu'un nombre d'Etats auteurs de violations graves des droits de l'homme ont renoncé à s'engager dans l'élection. Selon Sidiki Kaba, ces pays qui étaient par le passé des abonnés de la Commission des droits de l'homme sont : la Birmanie, le Zimbabwe, le Soudan, le Tchad, le Togo, le Belarus, la Corée du Nord, la Colombie, le Népal et la Libye. La même élection, a ajouté la fédération, a permis également d'écarter l'Iran, pays où des violations graves et massives des droits de l'homme sont commises quotidiennement.