Mérouane Azzi a indiqué hier que l'Algérie plaide pour des sanctions contre les pays qui versent des rançons aux groupes terroristes. “L'Algérie a envoyé au Conseil de sécurité des Nations unies une proposition qui a pour objectif de rendre passibles de sanctions internationales tous les pays négociant des rançons avec des groupes terroristes activant dans la région dans l'optique de libérer des otages”, a indiqué, hier, Mérouane Azzi, avocat responsable de la cellule chargée de la réconciliation nationale au niveau de la Cour d'Alger, lors d'une conférence de presse sur les droits de l'homme et leur évolution dans le monde, au centre d'El-Moudjahid, à Alger. Et de soutenir que “l'Algérie est la première victime de ces actes. L'argent versé à ces groupes sert à financer les terroristes activant chez nous”. L'hôte du forum a, par ailleurs, tiré à boulets rouges sur les Etats-Unis quant aux respects des droits de l'homme chez eux. “Les Américains ne sont pas mieux placés pour parler du respect des droits de l'homme”, en faisant explicitement référence aux prisonniers de Guantanamo, notamment les Algériens détenus dans cette prison. “Les USA ont posé des conditions pour que l'Algérie puisse récupérer ses prisonniers, à savoir l'obtention des passeports, interdiction de quitter le territoire national et non-inculpation pour acte terroriste”, dit-il en affirmant que “l'Algérie est souveraine dans ses décisions. Si la justice algérienne a libéré les ex-détenus de Guantanamo, c'est qu'elle n'a aucune preuve les incriminant.” Concernant le dossier des disparus, maître Aziz a lourdement insisté pour expliquer que le dossier “est clos pour les autorités, seules 10 familles sur les 6 500 concernées ont refusé l'indemnité”. La situation des droits de l'homme, est jugée “gravement préoccupante” par certaines organisations non gouvernementales, telles que la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), le Réseau euro-méditerranéen des droits de l'homme (REMDH) et l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT). Dans une lettre adressée aux ministres des Affaires étrangères européens et publiée sur le site internet de la FIDH, les trois organisations demandent à ces derniers de saisir l'opportunité du quatrième Conseil d'association Algérie-UE pour attirer l'attention sur la situation des droits de l'homme dans le pays. Abdelhak Mikki, responsable de l'observatoire des droits de l'enfant au niveau de la Forem, a reconnu que la situation des droits de l'homme connaît “une amélioration”, sans nier qu'il reste beaucoup à faire dans le domaine. “Le premier problème qui n'est toujours pas dépassé est l'état d'urgence qui dure depuis près de deux décennies. L'abolition de cette loi permettrait aux Algériens de vivre pleinement leurs droits”, dit-il à ce propos. Pour l'intervenant, il y a 30 ans de cela, on ne pouvait pas évoquer aussi librement le sujet en Algérie. Mais si nous brossons une situation des droits de l'homme chez nous, nous constatons qu'il reste beaucoup à faire, reconnaît-il. M. Mikki a insisté sur l'importance qu'il y a à améliorer la situation de l'enfance en Algérie. Il a avoué que “c'est vrai qu'il y a une stratégie pour améliorer la situation de l'enfant en Algérie et que sur le plan juridique, les lois existent mais concernant l'application, c'est autre chose. Le plus important est la prise de conscience individuelle”. En dépit de ces avancées, la situation des droits de l'homme en Algérie n'est toujours pas au top, et certains dépassements sont toujours commis, déplore-t-il encore. L'intervenant n'a pas omis de faire remarquer que l'Algérie a signé tous les accords, mais il reste toujours des lacunes et des insuffisances dans leur application. Ce qui fait qu'à ce jour, notre pays compte environ 3 000 enfants qui travaillent dans des institutions formelles. Chaque année, 500 000 enfants sont victimes de la déperdition scolaire et il y a près de 10 000 enfants maltraités.