En dépit des instructions interdisant l'exposition et l'étalage de marchandises à l'extérieur des magasins, des commerçants continuent de squatter les surfaces destinées à la circulation piétonne, c'est-à-dire les trottoirs. Le phénomène est surtout observé au niveau des commerces implantés dans la vieille ville. Cette pratique illégale s'apparente à du mépris envers ses concitoyens. «Ces marchands sont des égoïstes qui ne pensent qu'à amasser de l'argent, même si pour cela ils génèrent des bouchons inextricables et même des bousculades ; comment peut-on circuler à pied si le moindre espace est occupé par toutes sortes de produits ?» s'offusque un passant qui n'arrivait pas à s'extirper de la foule à cause d'une quantité appréciable de denrées alimentaires exposée au-delà du seuil de ces boutiques. Le pauvre piéton ne sait plus où marcher, surtout que le peu qui reste de la chaussée est complètement dégradé, avec des pans entiers de pavés arrachés et des trous béants qui menacent de les engloutir. «Voilà à quoi on est réduit à cause de marchands qui imposent leur loi. Si j'avait des ailes j'aurais volé», s'impatiente un autre passant. D'aucuns se posent les questions suivantes : «Qui peut appliquer les textes de loi face à ce genre de situations qui pénalisent le citoyen ? Où en est la direction du commerce dans tout cela ?» L'incivisme fait rage, et on laisse faire, comme si c'était la loi de la jungle ! En plus du problème du squat illégal d'espaces piétons, des produits alimentaires (eaux minérales, huile, etc.) il y a le risque sanitaire, car ces denrées sont exposées à longueur de journée, à ciel ouvert, livrées à la chaleur. Que font dans ce cas les services du contrôle d'hygiène et de la santé publique ? Il est bien connu que la plupart des produits alimentaires s'altèrent au contact de la chaleur. Assurés de l'impunité totale, ces commerçants indélicats continuent de sévir, faisant de Constantine, notamment la Médina, un capharnaüm. Ont-ils le droit de dénaturer cette ville qui faisait la fierté de ses habitants ? Il faut encore supporter l'audace de ces marchands qui «prient» les passants de faire attention à ne pas faire tomber les étals. «Regardez où vous marchez», crie l'un d'eux à l'adresse d'une dame. A quand cette situation ?