Considérée comme la principale vitrine et artère commerçante de tout Tiaret, l'ex-rue Bugeaud a tout perdu de son charme et de son prestige d'antan, au point où même les plus nostalgiques des Tiaretis de souche n'osent plus l'arpenter de peur de pleurer à chaudes larmes. Et pour cause... Jadis, véritable armoirie de toute la ville avec ses commerces propres et achalandés et ses immeubles au charme sans pareil, la rue Emir Aek ne ressemble plus qu'à un boulevard «bazardisé» avec des marchandises de bric et de broc exposées à même le sol, au plus grand désarroi des piétons qui ne peuvent plus flâner sur les trottoirs encombrés le long de cette rue dépréciée, sans être obligés de marcher sur la chaussée et risquer de se faire «emboutir» par un véhicule. En effet, de bout en bout de l'ex rue-Bugeaud, les trottoirs sont illégalement squattés par les commerçants qui y exposent leurs marchandises à même le sol, gênant considérablement le passage des piétons et chahutant gravement l'image de marque d'un quartier considéré comme la première vitrine de tout Tiaret. Et si l'ensemble connu localement sous le nom de l'ex-cafétéria est revenu à la vie au plus grand plaisir de la population locale, l'ex-rue Bugeaud, et malgré son prestige, n'est malheureusement plus qu'un capharnaüm où viennent se confondre un comportement incivique d'une nouvelle faune de commerçants et une démission générale de ses habitants. Quelques mètres en contrebas, à la «place Rouge», en plein coeur de la ville, le spectacle est si désolant que même les passants ne font plus attention à ces «rigoles» entières d'urine et d'excréments laissées sur la chaussée, à l'entrée de la rue Thiers, par les vendeurs à la sauvette qui squattent cette partie du centre-ville dans une impunité totale. «A Tiaret, tour s'arrête», avait déclamé un enfant digne de la ville de feu Djelloul Ould Hamou, comme pour rappeler aux vivants le sacrilège commis dans le sort injuste infligé au cœur battant d'une ville en perte de tous ses repères...