La privatisation du Crédit populaire d'Algérie (CPA) intéresse de nombreuses entreprises financières de renom. C'est en tout cas ce qu'a déclaré hier Mohamed Djoudi, ministre délégué à la Réforme financière, en marge de la première édition du Salon des services financiers, Finance et FinanceTec. « La plupart des plus grandes banques internationales sont intéressées par le CPA et ont fait leur demande auprès de la Banque centrale. Celles qui ne participeront pas à la cession du capital pourront, de toutes manières, s'implanter dans le secteur financier algérien », a affirmé hier M. Djoudi dans un point de presse improvisé. Quelles sont ces banques ? Le ministre délégué à la Réforme financière n'en soufflera mot, se contentant d'affirmer que ce sont « de grands groupes espagnols, allemands et américains ». « Ce sont des groupes qui ont d'excellents plans de développement à court terme », glisse M. Djoudi. Les procédures d'ouverture du capital du Crédit populaire d'Algérie (CPA), entamées début 2006, devraient ainsi aboutir d'ici à la fin de l'année. La banque d'affaires Rotschild-France, retenue en octobre dernier pour accompagner la réalisation de cette opération, avait entamé ses travaux en février dernier. Rotschild-France a déjà, selon une source sûre, franchi avec succès la première phase de son processus. Le ministre s'est félicité du fait que la réforme financière soit sur la bonne voie. « Il y déjà un engouement très fort pour le marché des obligations. Le marché obligataire, ouvert depuis quelques années seulement, a permis aux différents intervenants de lever quelque 130 milliards de dinars et doit atteindre ‘‘très prochainement'' le seuil psychologique des 150 milliards de dinars (2 milliards de dollars) », a-t-il soutenu. Il s'est également réjoui du fait que le Salon de la finance coïncide avec le démarrage officiel de la télécompensation de paiements de masse, qui constitue, d'après lui, la finalité d'un des projets phare et structurants de la réforme financière. Pour ce qui est de la bourse, en revanche, M. Djoudi estime que cela nécessite une volonté de transparence totale auxquelles les entreprises algériennes ne sont pas encore prêtes. Le premier Salon des services financiers, Finance et Finance Tec 2006, a ainsi ouvert ses portes hier au Palais des expositions (Alger) avec la participation d'une quarantaine d'exposants algériens et étrangers venus de nombreux pays, comme la Tunisie, le Maroc, le Koweït, l'Egypte, l'Inde, la France et les Etats-Unis. M. Djoudi a noté, dans son allocution d'ouverture, que l'évènement présentait cette « importante particularité » d'être le premier du genre à être organisé en Algérie. « Aujourd'hui, ceux qui travaillent dans les métiers de la finance savent que les technologies sont les supports clés de la modernisation des circuits de financement de l'économie », a-t-il souligné. Il n'empêche qu'aucune banque n'était présente au Salon de la finance. Les organisateurs imputent cela au fait que les banquiers algériens ne sont pas encore habitués aux salons spécialisés.