La baisse «effarante» du pouvoir d'achat du fonctionnaire algérien a été au centre des préoccupations du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), lors de la conférence de presse livrée hier par le secrétaire national chargé de l'organisation du syndicat au niveau du bureau de wilaya, El-Ayachi Benelmili, au siège du Snapap à Constantine. «C'est la rentrée sociale, et cela signifie des dépenses supplémentaires pour les familles ; la hausse outrancière des produits de première nécessité a rendu caduque la dernière augmentation des salaires», a-t-il déclaré. Le Snapap suggère, entre autres, la tenue d'une conférence nationale pour traiter des problèmes socioéconomiques et établir une stratégie à long terme devant définir juridiquement le concept de salaire, et ce avec la révision de l'article 87 bis de la loi 11/90 qui stipule que la prime de rendement doit dépendre de la note accordée par l'employeur, «alors qu'elle devrait être intégrée de manière fixe au salaire». Les corps communs doivent bénéficier d'une prime de 30% du salaire. «Ces travailleurs sont gravement lésés», déplore notre interlocuteur qui recommande aussi l'augmentation de la prime de la femme au foyer, de 800 DA à 3000 DA. Les allocations familiales et autres primes de scolarité doivent également être revues à la hausse, de 300 DA et 600 DA, à 1500 DA par enfant, et aligner le 6ème enfant qui n'a que 300 DA. Le Snapap suggère, d'autre part, l'intégration des jeunes du pré-emploi, en tenant compte de leurs capacités et diplômes respectifs. «Pour ce faire, les fonctionnaires ayant atteint 60 ans doivent être mis à la retraite tout au long des 10 prochaines années, pour laisser leurs postes aux plus jeunes, comme cela a été stipulé par le précédent Premier ministre, Ouyahia en 2009.» Le conférencier dira, par ailleurs, que «la solution à cette paupérisation galopante des Algériens, passe par le retour de l'Etat au commerce extérieur, avec la protection de la production nationale et le contrôle strict du monopole, en instaurant des taxes douanières pour stabiliser les prix». Selon lui, l'Etat doit également encourager la création de coopératives de consommation au niveau des entreprises publiques pour aider le fonctionnaire à affronter la spéculation du privé.