Depuis l'année 2009, les familles Kadri et Djekboub tentent vainement de faire valoir leur droit à la récupération de leur maison, sis à la cité Bir Youcef, à Souk Ahras. Expulsées par voie de justice sur la base de d'un faux dossier, les victimes qui avaient aussitôt crié au scandale, brandissant d'une main les documents falsifiés et d'une autre des actes administratifs authentiques, ont réussi à soulever un tsunami juridico- administratif, couronné par la reconnaissance du faux et usage de faux comme grief principal dans cette grave affaire. Les deux familles occupent encore leur maison et aucune partie, -encore moins les structures judiciaires qui traînent un sentiment de culpabilité portant seules la responsabilité de plusieurs affaires similaires-, n'a pu aller vers l'exécution de ladite décision. Une situation de ni guerre ni paix que les victimes refusent. «Nous voulons assainir la situation administrative de notre maison et nous interpellons les responsables de ce scandale pour y remédier par voie légale au lieu de cette guerre d'usure que nous savons prémédité pour ménager les juges, les avocats et l'huissier de justice qui y sont impliqués (…) l'un des auteurs de ce scandale a été condamné à une peine de prison à perpétuité», a déclaré Lazhar, l'une des victimes qui souffre de plusieurs maladies chroniques causées par l'expulsion illégale. Trois vieilles dames dont une centenaire ont quitté ce bas-monde au lendemain de l'annonce du vrai-faux verdict par le tribunal de Souk Ahras. L'ouverture d'une série d'enquêtes depuis bientôt cinq ans n'a pas produit les effets escomptés. Aux dernières nouvelles un appel a été introduit au niveau de la chambre d'accusation de la cour de Guelma suite à un non-lieu décidé par le juge d'instruction de la première chambre du tribunal de Souk Ahras (n° de l'enquête 0006/13). A.L., un juge d'instruction condamné en 2010 par le tribunal de Skikda à une peine de prison ferme à perpétuité pour faux et usage de faux, l'auteur principal de ce scandale, ciblait avec ses complices introduits dans le circuit judicaire un terrain domanial mitoyen à la bâtisse concernée par l'arrêté d'expulsion et dont l'accès ne peut être possible qu'une fois la maison des familles Kadri et Djekboub libérée. Une plainte munie d'un acte de propriété d'une maison située à la rue Amirouche, distante de la de l'immeuble en question de plusieurs centaines de mètres a été déposée par une tierce personne. Laquelle a réussi son procès avec grande facilité. Mieux encore au lieu de la libération du 16, rue Atarsia Brahim le n°14 de la même rue a été annexé de manière unilatérale par l'huissier de justice. Erreurs judiciaires ?