Ils sont des milliers, tous niveaux scolaires confondus, à tenter leur chance pour décrocher un emploi dans une wilaya où les postes sont annoncés à doses homéopathiques. Chaque annonce de concours professionnel est accompagnée d'une ruée de jeunes postulants aux postes d'emploi et de bousculades au niveau de l'administration organisatrice dudit concours. Rumeurs et spéculations commencent avant l'annonce des résultats. Ils sont des milliers, tous niveaux scolaires confondus, à tenter leur chance pour décrocher un emploi dans une wilaya où les postes sont annoncés à doses homéopathiques. Envoi des convocations un peu plus tard que prévu lors d'un concours organisé il y a une année par la direction des impôts, des critiques à l'adresse de l'université du temps où ses enseignants se chargeaient de la correction des copies sans voie de recours, non-respect du barème de notation dans certains secteurs, bureaucratie et lenteurs dans la délivrance de certains documents…bref, un véritable calvaire vécu au quotidien par ces faunes de jeunes gens, voués à toutes les gémonies. Premières impressions recueillies au niveau de l'agence de wilaya de l'emploi (Awem). «Je suis diplômée en éducation physique et je n'arrive toujours pas à décrocher un poste stable (…) on me renvoie dans le cadre du pré-emploi d'un secteur à un autre sans titularisation ni perspective de recrutement», tonne Mounira. Plus prolixe a été son accompagnateur, lui-même licencié en droit: «On recrute chaque année à l'université de Souk Ahras mais ce sont trois noms et leurs alliés qui reviennent. Népotisme, hogra…appelez ça comme vous vous voulez, mieux encore, ceux qui détiennent le pouvoir de recruter ne cachent pas leur intention d'éliminer tout intrus à la famille du ministre !» Dans le secteur industriel, les deux seules entreprises publiques pourvoyeuses d'emploi, à savoir le complexe lainier Lasa et celui des peintures (UPSA), l'opération de recrutement de la main-d'œuvre se déroule dans l'intimité. Idem pour les caisses, les banques, les SPA et les EPIC qui continuent à privilégier la discrétion en matière de recrutement. Pour les non-universitaires la situation est pire. Les années passées à courir derrière une carotte au bout d'une perche, servent à exploiter ceux qui aspirent à gagner honnêtement leur croûte. «Des jeunes filles recrutées dans le cadre du filet social ont été poussées vers la débauche par leurs employeurs et des jeunes hommes ont été exploités dans des travaux ménagers et dans le bâtiment pour être destinataires des années après, d'une décision de fin de contrat, le tout avec la bénédiction des instances de contrôle locales qui font plutôt dans l'affairisme», a conclu une jeune recrue des collectivités locales. Cet avis est partagé par la majorité des jeunes demandeurs d'emploi qui se disent prisonniers des palliatifs DAIP et autres formules mises en application dans le but de résorber le chômage. Ils attendent tous une décision d'intégration dans leurs postes. Un palliatif au lieu d'un autre pour une wilaya qui ne peut offrir que promesses et l'eau du robinet…avec des ruptures intempestives et un arrière-goût suspect.