Le ministre a affirmé qu'en plus des mesures de lutte contre le trafic du carburant, un programme de consolidation de la production est en cours. La lutte contre la contrebande du carburant n'impliquera pas une révision à la hausse des prix. Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a écarté toute éventualité en ce sens, estimant que les mesures prises par les pouvoirs publics à ce jour comme le rationnement des livraisons de carburant dans les régions frontalières commencent à porter ses fruits. Chiffres à l'appui, le ministre a rappelé que la consommation de carburant a doublé en 8 ans et que celle-ci a augmenté à un rythme annuel de 9% entre 2010 et 2012. On assiste néanmoins, selon lui, à une décélération de la croissance depuis une année. M. Yousfi a affirmé qu'entre juillet 2012 et juillet 2013, le rythme de croissance de la demande de carburant n'a été que de 1,8% et de seulement 0,5% pour le cas particulier du gasoil. Celui-ci précise néanmoins que la lutte contre la contrebande sera poursuivie avec plus d'intensité. Il va sans dire que le rythme de croissance de la demande sur le marché interne demeure important. Ainsi, la consommation globale de carburant a atteint en 2012 plus de 12 millions de tonnes, soit une croissance de 2 millions de tonnes par an. Ce qui pousse le ministre à affirmer qu'en plus des mesures de lutte contre le trafic de carburant, un programme de consolidation de la production de carburant est en cours, basé sur une stratégie à moyen et long termes. Il s'agit en premier lieu de satisfaire la demande à moyen terme grâce à un plan de réhabilitation des raffineries existantes leur permettant d'augmenter leurs capacités de production et de se mettre aux normes internationales en la matière. M. Yousfi a précisé dans ce contexte que le projet de réhabilitation de la raffinerie d'Arzew a été livré, celui de la raffinerie de Skikda devrait l'être avant la fin de l'année en cours, tandis que celui de la raffinerie d'Alger le sera en 2014. Du retour de BP et Statoil… A long terme, le département de Youcef Yousfi prévoit la réalisation de nouvelles raffineries, lesquelles permettront à Sonatrach de doubler d'ici 5 ans ses capacités de production de carburant actuellement évaluées à 25 millions de tonnes. Ainsi, avec des capacités de production de 50 à 60 millions de tonnes par an, Sonatrach pourra couvrir les besoins prévisionnels de consommation interne jusqu'en 2030. Sur un autre registre et concernant un retour hypothétique en Algérie du britannique BP et du norvégien Statoil, partenaires de Sonatrach sur le site gazier de Tiguentourine, le ministre de l'Energie et des Mines a indiqué qu'il appartient à ces deux entreprises de décider ou non de leur retour. Celui-ci a également précisé que Sonatrach est en contact permanent avec ses deux partenaires et que des ingénieurs de BP et Statoil se sont d'ores et déjà déplacés sur le site gazier afin de s'enquérir des conditions de sécurité mises en place à la suite de l'attaque terroriste du mois de janvier dernier. En tout état de cause, Youcef Yousfi persiste et signe, le site gazier devrait reprendre complètement ses activités avant la fin de l'année en cours.