Prévue pour aujourd'hui, la grève générale illimitée au complexe sidérurgique d'El Hadjar n'aura pas lieu. La direction générale d'ArcelorMittal Annaba et le syndicat d'entreprise sont parvenus, hier, à un heureux compromis et ont signé conjointement un accord définitif, avons-nous appris des deux parties. Le premier volet concerne une augmentation salariale de 16%, dont 10% du salaire de base, qui prendra effet à compter du mois dernier. Conditionné par une stabilité sociale, le reste sera scindé en deux fois 3% à partir du 1er août 2014 et l'autre à compter du 1er août 2015. Les augmentations de 2014 et 2015 s'appliqueront sur les salaires de base des années précédentes, respectivement 2013 et 2014. L'engagement de respecter un «pacte de stabilité sociale», sur lequel a buté le syndicat, a été finalement accepté par le représentant des travailleurs, dont la durée sera égale à celle nécessaire pour l'opération de l'investissement. Une heureuse issue a été également réservée aux cas des onze travailleurs, licenciés suite à un mouvement de protestation conduit par Aïssa Menadi, ex-député et secrétaire général du syndicat de l'entreprise ; ils seront réembauchés ultérieurement à l'usine. Entamées depuis plusieurs jours, les discussions entre la direction et le syndicat se sont déroulées sous l'égide de l'inspection du travail de la wilaya de Annaba. Cet accord a été acquis sans perturbation dans les opérations de production de l'usine, qui se trouve actuellement dans un contexte financier et économique difficile. Le «pacte de paix sociale», qui a fait durer les négociations entre les deux parties, est qualifié par l'employeur d'un pré-requis d'investissement exigé par les pouvoirs publics. Dans une lettre adressée aux travailleurs, Joe Kazadi, directeur général d'ArcelorMittal Annaba, tente de les sensibiliser sur l'importance de ce volet : «Tout investissement au sein du complexe ne peut se faire que sur la base d'un climat social apaisé. L'objectif du Pacte de stabilité sociale est de définir le rôle et le fonctionnement de l'ensemble des parties prenantes (actionnaires, pouvoirs publics, direction générale, salariés et partenaires sociaux) pour permettre l'émergence d'un climat social responsable et apaisé, in fine, pour que chaque partie puisse tirer bénéfice du plan d'investissement historique que souhaitent lancer les actionnaires. Ce PSS garantit le maintien de l'emploi et aucun départ forcé ne sera entrepris par l'entreprise. La mobilité et la formation des employés seront nécessaires pour préserver leur employabilité.»