J'ai noté votre grande attention à la technologie italienne et il est temps de passer à la coopération concrète par des prises d'intérêt italiennes dans le capital des entreprises algériennes », a déclaré, hier à Tizi Ouzou, Giovan Battista Verderame, ambassadeur d'Italie, lors d'une rencontre organisée, à Tizi Ouzou, par la Chambre de commerce et d'industrie du Djurdjura (CCID) entre la délégation italienne et les entrepreneurs locaux. Après la vente des biens d'équipement, « il faut aller vers un vrai partenariat industriel », suggère l'hôte de Tizi Ouzou à son auditoire, composé de patrons et d'élus de la région, mais il s'est voulu rassurant en affirmant : « Si nous sommes là, c'est pour transmettre un message de confiance aux entreprises italiennes. Mais vous, aussi, vous devez vous faire connaître. » Interpellé sur le dossier des visas d'affaires et « des conditions de leur obtention », Giovan Battista Verderame trouve que ce sont des « difficultés de perception ». « Je sais que cela est dur à être accepté moralement en Algérie. Mais il existe des règles fixes dans l'espace Schengen et nous devons les observer. Je me suis personnellement engagé à améliorer cela au plan humain en introduisant l'envoi par poste des dossiers de demande et l'établissement de rendez-vous aux demandeurs de visas. » « Je pense que la politique des visas n'a rien à avoir avec l'immigration, mais elle est liée aux affaires étrangères », affirme, sur ce chapitre, l'invité de la CCID. Quant aux problèmes liés aux Investissements directs étrangers (IDE) en Algérie, qui « ne trouveraient le chemin que vers le sud du pays et non le nord au motif de l'insécurité », l'ambassadeur dit ne pas croire que les Italiens en soient affectés. « Ils auraient quitté ce pays, il y a des années si c'était le cas », répond-il avant d'ajouter : « Des centaines de PME italiennes s'implantent en Tunisie. Mais le marché sera saturé et, tôt au tard, ces PME se délocaliseront vers l'est de l'Algérie. » Au plan local, l'officiel italien, qui devait s'entretenir avec le recteur de l'université de Tizi Ouzou, souligne un principe : les PME partent là où des intérêts existent (salaire, main-d'œuvre, marché et environnement global propice). Il précise, néanmoins, que « c'est aux responsables locaux de nous indiquer les créneaux susceptibles d'être exploités ». Sur cette lancée Giovan Battista Verderame annonce que le processus de privatisation en cours en Algérie est très intéressant pour les patrons italiens, « d'autant plus qu'une coopération entre les deux parties existe déjà », affirme-t-il et rappelle le rôle, échu aux Etats, de créer les conditions favorables pour ce faire. L'exemple de la ligne de crédit mise en place par le gouvernement italien au profit des entreprises algériennes et qui « a été totalement consommée ». « C'est un réel succès », juge l'ambassadeur avec satisfaction. Pour sa part, le directeur de l'Institut culturel italien, Paolo Paolini, souligne l'intérêt des Italiens à promouvoir les secteurs de l'hydraulique, des travaux publics et de l'agro-industrie. « En Italie, on pense organiser un salon pour les métaux précieux et y inviter des Algériens », précise-t-il en annonçant : « Nous comptons nous impliquer en Kabylie dans la filière oléicole (apport de technologie) et voir par quel moyen rendre l'huile locale exportable, la vigne et les cultures maraîchères. »