Même si la grève lancée, ce mercredi, par des travailleurs de l'usine de céramique de la ville d'El Milia n'a concerné que le personnel de l'atelier du coulage, la grogne qui couve au sein de cette unité depuis un certain temps a fini par mettre sur la table les revendications soulevées à l'administration. Les menaces épisodiques de grève se sont traduites par un passage à l'acte. Une centaine de travailleurs de l'atelier de coulage, qui ont lancé cette action, revendiquent le départ du directeur, de la section syndicale et du comité de participation, ainsi qu'une augmentation de salaire. Ces revendications sont connues depuis un certain temps et l'administration a reçu un ultimatum qui prend fin ce mois de septembre pour les prendre en charge. A notre passage à l'usine, hier matin, pour tenter de prendre contact avec des responsables de l'administration, qui étaient en réunion, selon ce qu'on nous a dit, la situation était plutôt calme. Il reste que nos tentatives de joindre le directeur par intérim (le premier responsable est en congé) pour en savoir plus sur cette grève se sont avérées vaines. Cette unité, spécialisée dans la production de la céramique sanitaire, entrée en phase de production au milieu des années 1970 est en butte à des difficultés qui menacent de bloquer ses ventes. Employant quelque 420 personnes, l'usine, comme on l'appelle fièrement d'ailleurs ici dans cette ville, est confrontée à une rude concurrence imposée, en plus des produits importés, par un secteur privé qui emploie, affirme-t-on, des méthodes peu commodes dans les pratiques commerciales d'usage. Depuis une année, cette menace s'est accentuée avec des produits qui ne trouvent pas preneur. Il faut dire qu'avec ces difficultés, les menaces des travailleurs des autres ateliers de rejoindre le mouvement de grève d'hier ne sont pas faites pour arranger les choses au sein de cette unité, considérée comme l'un des fleurons du modeste secteur industriel de la wilaya de Jijel.