Ferhat Boucheffa, directeur de l'agence d'alphabétisation de Mila, section issue de la restructuration de l'Office national d'alphabétisation et de l'enseignement pour adultes (ONAEA), considère que « l'épineuse équation de résorption de l'analphabétisme qui touche plus de 7 millions de personnes (ayant plus de 10 ans) dans notre pays, d'après les statistiques officielles de l'ONS datant de 1998, restera un vœu pieux sans l'adoption d'une stratégie nationale d'alphabétisation ». A l'instar de nombreuses régions du pays profond touchées par le fléau, la wilaya de Mila qui occupe la peu enviable 24e position à l'échelle nationale avec un pourcentage d'analphabètes dépassant les 30% de la population résidante âgée de 10 ans et plus accuse un grand retard en matière de lutte pour la réduction du mal. Les causes sont imputables, selon M. Boucheffa, à l'inefficience de l'encadrement et au manque patent de centres de résorption de l'analphabétisme. L'insuffisance de l'encadrement chichement puisé dans le préemploi, l'emploi de jeunes et le filet social, intégré au titre de l'année scolaire 2005/2006 (77 encadreurs dont 73 de sexe féminin), participe à la vision rétrograde que l'on continue à développer face à un aussi terrifiant fléau. Notons que pour le compte de la présente année scolaire, seules 1427 inscriptions dont 1247 (femmes) ont été enregistrées au niveau d'une cinquantaine d'écoles et associations dispensant le savoir dans 24 communes sur un ensemble de 32 que compte la wilaya. Il y a lieu de rappeler aussi qu'au vu de sa souscription à la convention de Dakar en 2000, l'Algérie devra arriver vers l'horizon 2015 à réduire de 50% le taux d'analphabétisme (soit près de 3,5 millions d'analphabètes). Toujours selon notre interlocuteur, la perspective de déclenchement d'un processus d'aide technique et matérielle par le G8 au profit de l'Algérie est envisageable, pour peu que l'Etat algérien s'attelle à la mise en place et l'adoption d'une véritable stratégie de lutte contre l'analphabétisme.