Le directeur d'antenne de l'office national d'alphabétisation et de l'enseignement pour adultes (ONAEA), Ferhat Boucheffa, a estimé que le pourcentage des analphabètes à Mila est en net recul, atteignant les 26%, après qu'il a été de l'ordre de 34% vers l'année 2002. Tout en mettant l'accent sur le rôle primordial qui échoit aux associations de lutte contre ce fléau, ainsi qu'aux autorités concernées quant à la nécessité d'adoption d'une véritable stratégie de sensibilisation, ce responsable indique que « le mal régressera davantage, pour peu que tous ces intervenants adhèrent à cette dynamique ». Le point noir réside, selon notre interlocuteur, dans l'insuffisance des moyens pédagogiques et des infrastructures pour l'intégration du maximum de la population analphabète, en plus de la faiblesse de l'encadrement, surtout, a-t-il rappelé que « les groupes d'alphabétisation sont disponibles dans seulement 17 communes, sur un total de 32 ». Les écoles, activant dans ce créneau au niveau de l'ensemble de la wilaya, sont au nombre de 75, auxquelles s'ajoutent 9 mosquées et écoles coraniques, une maison de jeunes, 3 centres et une école en milieu carcéral, intégrant 135 groupes, dont 3 pour les hommes, l'un mixte et les autres affectés aux femmes. A noter que sur les 135 groupes, 100 sont implantés en milieu urbain et les autres dans les régions rurales. L'encadrement est assuré, souligne-t-on, par 5 associations, dont deux nationales, à savoir Iqra et El Irchad oual Islah, employant 125 instituteurs, dont 121 de sexe féminin, intégrés majoritairement dans le cadre de l'emploi de jeunes ou à titre bénévole. Qu'on ne se voile pas la face : le taux des 26% d'illettrés, sachant que pas plus de 1 959 inscrits ont, au titre de l'exercice écoulé, reçu les rudiments du savoir, est loin de refléter l'ampleur du phénomène qui lamine les populations montagnardes du nord de la wilaya.