L'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA) compte soumettre au gouvernement pas moins d'une centaine de propositions, lors de la prochaine tripartite (gouvernement-UGTA-patronat) prévue pour la dernière semaine de septembre. Au cours d'une conférence de presse animée hier au siège de l'Association à Alger, le président de l'AGEA, Mouloud Khelloufi, a indiqué que l'ensemble des propositions qui seront soumises à l'Exécutif entre dans le cadre de «l'amélioration souhaitée du climat des affaires dans lequel les entreprises algériennes du BTPH évoluent». Dans la forme, même si l'AGEA prend part au groupe de travail qui peaufine le document unique regroupant l'ensemble des propositions du patronat ; dans le détail, elle envisage de participer avec son propre document «compte tenu de la spécificité du secteur et de la particularité des entreprises qui activent dans le bâtiment, les travaux publics et l'hydraulique», a souligné M. Khelloufi. Pour lui, l'urgence est aujourd'hui au renforcement des capacités des entreprises algériennes appelées à une plus grande implication dans les programmes de réalisation, actuels ou futurs, tracés par le gouvernement. Et Mouloud Khelloufi de commenter l'observation faite récemment par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, appelant à consommer algérien, en indiquant qu'il faudrait, selon lui, «commencer d'abord à construire algérien». «C'est la raison pour laquelle nous allons négocier avec le gouvernement pour arracher un maximum de décisions à même de permettre aux entreprises algériennes de se libérer et de s'impliquer pleinement dans la réalisation des projets de construction», a-t-il ajouté. Concrètement, l'AGEA compte surtout insister auprès du gouvernement sur la nécessité de «revoir certaines dispositions fiscales appliquées aux entreprises du secteur», notamment en ce qui concerne l'IRG, les cotisations de Sécurité sociale et les dettes fiscales dont découlent les fameux ADT «à l'origine de la fermeture abusive de nombreux comptes commerciaux», a expliqué M. Khelloufi. Dans le même sillage, l'AGEA entend proposer au gouvernement l'établissement d'une carte de facilitation au profit des entreprises du secteur qui voudrait importer «un paquetage complet d'outils de fabrication et d'usinage ou des matériaux de construction». Le but serait de «faire profiter ces importateurs d'avantages procéduraux, fiscaux et de détaxation pour développer une industrialisation du secteur du bâtiment en Algérie», a expliqué encore le président de l'AGEA. Selon lui, ce concept d'industrialisation devrait être également accompagné par le renforcement des capacités de formation de la main-d'œuvre spécialisée dans le domaine «en introduisant de nouvelles spécialités annexes dans les centres de formation». Outre le besoin d'accorder aux entreprises plus de facilités en matière de crédits, l'AGEA insistera auprès du gouvernement, à la tripartite, sur la nécessité de régler la question du foncier destiné à la promotion immobilière, en ce sens qu'«un accès facile au foncier permettra aux entreprises de lancer leurs propres projets et ne les rendront plus dépendantes des programmes étatiques». Notons enfin que l'AGEA, qui compte plus de 1700 entreprises, est parvenue à conclure une convention avec le ministère de l'Habitat qui s'engage à accorder aux entreprises algériennes des projets de réalisation de 100 000 logements, tous types confondus.