Révoqué après avoir consacré 20 longues années de sa vie au service de la police, sans la moindre absence avec en sus plein de certificats de bonne conduite et une note maximum (7/7) qui devait lui ouvrir une voie à la promotion, Smaïl Ben Ali, Habitant Aïn Touta, enquêteur au sein de la police judiciaire relevant de la sûreté de daïra de Hassi Messaoud, nous raconte, la mort dans l'âme, les injustices qu'il a subies. Il exerçait honnêtement sa profession de policier à Batna et suite à une mutation routinière vers Hassi Messaoud il se retrouve, selon ses déclarations, dans un engrenage infernal de trafic de cartes grises, de complicité avec bande organisée à l'origine d'un vol de 26 véhicules et de corruption dans lequel sont impliqués 6 officiers, un enquêteur principal, un agent et un auxiliaire de l'ordre public. Tout ce monde, selon le rapport qu'il nous a remis, menait son travail avec la bénédiction du chef de sûreté de daïra de Hassi Messaoud et du chef de sûreté de wilaya de Ouargla, exerçant actuellement à Blida, selon le plaignant. Cela remonte, selon le même rapport à l'année 2008 lorsqu'il s'était rendu compte au cours d'un banal accident de la route que les officiers sus-cités détournaient les P.-V. dressés par lui-même, pour disculper l'auteur de l'accident qui était en état d'ivresse. Au fur et à mesure de ces agissements, il finit par découvrir le pot aux roses. Dans un rapport adressé alors au chef de sûreté de wilaya dans lequel il dénonce les manquements dont il est témoin et maintes demandes d'audience, il comprend que même le premier responsable y est impliqué. Il décide de monter plus haut et adresse un deuxième rapport au procureur de la République et une copie à la direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Son abnégation convainc le chef de sûreté de wilaya qui le reçoit, mais, selon ses déclarations, ce dernier lui reproche de révéler ce qu'il sait et fait pression sur lui pour l'en dissuader. S'étonnant de ne pas être déferré devant la justice pour mensonge contre ses responsables, il décide de déposer plainte lui-même auprès du procureur de la République près la cour de Ouargla et sera plus tard convoqué par le juge d'instruction près le tribunal de Hassi Messaoud à travers le commissariat de Aïn Touta. La justice n'ayant pas joué le jeu, le relâche pour manque de preuves. Le chef de sûreté de daïra lui propose alors une somme de 2 millions de dinars et autres avantages tels qu'une mutation à sa guise contre son silence, nous a-t-il confié. Il refuse toutes les offres et opte pour faire éclater la vérité, en dépit des menaces de mort qui, selon lui, s'en étaient suivies. Une lueur d'espoir est apparue lorsqu'à sa surprise, il est reçu par Youcef Djaâfri, secrétaire général de la DGSN en présence du chef de cabinet, Zerrouk Soukhali qui l'ont écouté il y a 3 semaines et auxquels il a remis ses rapports. Un commissaire a été chargé d'ouvrir une enquête, nous a-t-il révélé. Seulement, nous dira-t-il «voilà plus de 20 jours que je suis sans suite et cela m'intrigue.»