A l'image des députés français, l'histoire n'est pas sérieuse et se contente souvent de subir les conséquences d'une logique qui n'a rien de rationnel. Pour se venger de l'adoption par l'assemblée gauloise d'une loi « interdisant de nier le génocide arménien par les Turcs », l'assemblée ottomane vient de proposer une loi visant à « interdire de nier le génocide algérien par les Français ». Les Français ayant chassé les Turcs d'Algérie en 1830 et ces derniers ayant pris le pouvoir sur la terre algérienne 3 siècles plus tôt, l'histoire se retrouve ainsi à un étrange carrefour de colonisations. L'Algérie dans tout ça ? A l'image des ses députés qui ne votent que ce qu'on leur ordonne de voter, elle pourrait faire passer une loi visant à « interdire l'utilisation des génocides à des fins personnelles ». Ou ne rien faire du tout puisque dans ce jeu à trois, elle fait figure de victime. Qu'aurait fait Baba Arroudj ? Lui qui n'avait qu'un bras, aurait certainement voté d'une seule main la loi turque qui défend les Algériens et pris un bateau pour Paris afin de tuer ou réduire les députés français en esclavage, car ce non-Algérien d'origine est déjà venu voler au secours des Algériens. Une petite conclusion provisoire s'impose ; les Arméniens sont mieux lotis en France qu'en Turquie. Les Algériens sont mieux lotis en Turquie qu'en France. Qu'en est-il des Arméniens en Algérie ? Il n'y en a pas. Il y a par contre des Français, bien lotis, et une foule de descendants turcs qui sont plus ou moins bien lotis. Les Algériens sont-ils bien lotis en Algérie ? Historiquement non. Qu'aurait fait Baba Arroudj ? Il aurait voté d'une seule main une loi pour s'interdire d'entrer dans la Communauté européenne et au passage, une autre pour annuler les 15 ans de prison prononcés contre le DG de la CNAN pour un naufrage. Baba Arroudj aurait été un bon député algérien.