Deux expos photo sur l'Algérie à Beyrouth et au Caire. Les photographes ? Un couple américano-palestino-égyptien, Randa Shaâth et Thomas Hartwell, qui ont séjourné à Alger en 2005-2006. Thomas a enseigné à l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger et à l'école de journalisme (ISIC) dans le cadre du programme Fulbright, programme de bourses subventionnées par le gouvernement américain qui permet à des spécialistes d'enseigner dans des universités à l'étranger. Plus de 25 ans de photojournalisme au Proche-Orient notamment pour Time Magazine, Thomas Hartwell est installé au Caire avec sa femme Randa Shaâth, une des figures de la photographie arabe et mondiale. Hartwell a organisé deux expositions à Alger en janvier-février 2006 : une autour de la Palestine à la galerie librairie Espace Noun et l'autre, « Viva l'Algérie » à la Bibliothèque nationale (BN) d'El Hamma. Thomas Hartwell a terminé son travail à Alger en mars dernier. Il semble que le couple a emporté avec lui Alger au Caire, ses lumières et les rencontres au gré des pérégrinations algéroises, mais aussi en Kabylie et à Timimoun. Randa Shaâth, qui a notamment travaillé pour Al Ahram Weekly comme photo-reporter et qui a signé un livre album Sous le même ciel autour du Caire, expose ses photos sur Alger, « Algeria bizzef », dans la capitale libanaise Beyrouth depuis le 11 mai et ce jusqu'au 26, à Al Madina Theatre. « Bizzef » signifie abondance, profusion, un mot du dictionnaire des expressions algériennes qui étonnent les Orientaux. J'ai choisi cette expression dans le titre de mon expo pour exprimer la profusion et la richesse de ce pays qui a connu tant de civilisations séculaires et qui a accueilli tant de cultures et d'ethnies, un pays d'une grande richesse architecturale et naturelle aussi », écrit Randa Shaâth dans sa présentation de l'expo. Elle rappelle qu'elle garde dans sa mémoire une photographie en noir et blanc de ses parents, jeunes étudiants à Philadelphie aux Etats-Unis à la fin des années 1950, manifestant avec des pancartes pour l'indépendance de l'Algérie. Ses parents organisaient également dans leur chambre d'étudiant aux USA les réunions de l'Union générale des étudiants musulmans algériens (Ugema). De son côté, son époux Thomas Hartwell organise son exposition « Viva l'Algérie » à l'université américaine du Caire depuis le 15 mai et ce jusqu'au 1er juin. « Viva l'Algérie », le titre de l'expo, est inspiré par un passage de l'hymne algérien, « car nous avons décidé que l'Algérie vivra ». Le public algérien a pu apprécier la justesse émouvante des 52 photos de cette expo début 2006 à la BN. Les images d'une Algérie qui ne se résume pas aux contenus sanguinolents de l'actualité de feu et de fer. Les deux expos, excentrées dans deux capitale du Moyen-Orient, disent d'abord tout l'amour portée à l'Algérie par Thomas et Randa.