Thomas Hartwell expose ses photographies jusqu'au 5 février au hall, en marbre blanc, de la salle Lakhdar Sayhi à la Bibliothèque nationale d'Alger. « Viva l'Algérie » est le titre de l'expo, soutenue par l'ambassade américaine et la Bibliothèque nationale, titre inspiré par un passage de l'hymne algérien, « car, nous avons décidé que l'Algérie vivra ». Et à travers les photos de Hartwell, l'Algérie vit. En ce jeudi matin, à quelques heures du vernissage, Hartwell et son épouse, la photographe palestinienne Randa Shaâth, s'affairent à installer les panneaux des 52 photos de l'expo. Puis déboule Demagh, l'illustre et fantastique sculpteur batnéen, complice d'Issiakhem et de Kateb, avec ses 75 ans facilement démentis par une bouleversante jovialité. « La grandeur c'est l'instant et le mouvement donne la valeur des choses », lâche Demagh devant une scène de danse dans une discothèque. Flou. Couleurs de la nuit. Le sculpteur s'arrête devant une danse takouba (dans de l'épée des Touaregs) à Alger. Il est ému. Les scènes défilent : baba salem, l'ombre d'un salto arrière sur une plage, un barbu et son fils, concours de coiffures (« pyramides de chevelures », dit Demagh)... « Ce que nous retrouvons dans ces photographies c'est le dépassement de notre propre indifférence à ce qui nous entoure », estime Allel, reporterphotographe. « Ce n'est pas le regard d'un étranger, c'est un regard d'ici et d'ailleurs en même temps », dit Demagh. Hartwell, 25 ans de photojournalisme au Proche-Orient notamment pour Time Magazine, installé au Caire, enseigne actuellement à l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger et à l'école de journalisme (ISIC) dans le cadre du programme Fulbright, programme de bourses subventionnées par le gouvernement américain qui permet à des spécialistes d'enseigner dans des universités à l'étranger.