Le Comité national des travailleurs du pré-emploi et du filet social a prévu un rassemblement à Alger, le 29 septembre. Le lieu de cette manifestation a été gardé secret pour des raison liées au dispositif de «répression que la police prévoit» à chaque annonce d'action de protestation. L'Algérie compte près d'un million de travailleurs sous les formules précitées. 600 000 travailleurs sont sous contrats de pré-emploi dans l'administration publique, a expliqué Boulsina Mohammed, coordinateur national de ce Comité, dans un point de presse tenu hier à Alger. Le nombre de ceux issu du secteur économique est indéterminé, selon le même syndicaliste. «Nous vivons un véritable drame. Les autorités publiques ne veulent pas trouver une issue à la situation de précarité dans laquelle elles ont installé les jeunes Algériens», soutient M. Boulsina, qui énumère les difficultés professionnelles et sociales qui asphixient ces jeunes désespérés en quête d'une amélioration socioprofessionnelle pour un peu de stabilité. Les différentes actions de protestation organisées dans toutes les wilayas et au niveau national par les organes de ce Comité n'ont abouti à aucune ouverture de dialogue depuis 2011. «Le Premier ministre a été saisi officiellement lors de ses déplacements dans les wilayas qu'il a visitées, mais c'est tombé dans l'oreille d'un sourd», commente le représentant du comité de la wilaya de M'sila. Les représentants du comité du pré-emploi expliquent que ces employés sont des titulaires de diplômes universitaires ou issus des centres de formation professionnelle. «Parmi nous il y a des médecins, des ingénieurs, des titulaires de doctorat et des licenciés», explique M. Boulsina. Le Comité se bat aujourd'hui pour une régularisation simple et réelle à travers des décisions de «titularisation». Pour ce faire, il propose l'annulation de toutes les procédures de nouveaux recrutements jusqu'à épuisement de toutes les listes d'employés en situation précaire. A ce propos, les conférenciers indiquent que lors du concours de recrutement des enseignants et autres employés de l'éducation, l'expérience dans le pré-emploi n'a pas été prise en compte. «Nous voulons mettre les pouvoirs publics devant leurs responsabilités, nous sommes conscients que nous sommes en train de payer les frais de recrutements politiques. Nous occupons des postes depuis des années, nous demandons l'application des lois de la République», martèle M. Boulsina, qui dénonce le fait que l'Etat soit le premier à transgresser la loi en laissant des employés dans une situation précaire. «Les employés dans le cadre de la formule du filet social, existant massivement dans l'administration des communes et de l'éducation, touchent des salaires qui n'atteignent pas les 6000 DA. Les plus chanceux sont ceux des contrats du pré-emploi qui touchent jusqu'à 18 000 DA. Les années de travail ne sont pas comptabilisées pour la retraite», expliquent les conférenciers, qui dénoncent le retard dans le versement des salaires, les restrictions des libertés syndicales par «les menaces et les suspensions arbitraires». «Des milliers d'employés ont été suspendus récemment, dont 13 000 à Tiaret seulement», précisent les mêmes représentants.