-Libye : un groupe de jeunes Amazighs a fermé, dimanche soir, un gazoduc dans l'ouest du pays pour dénoncer la marginalisation de leur communauté dans le processus d'élaboration de la future Constitution, ont indiqué hier des sources locales. «Des jeunes de Kabou, Al Galaa, Jaddou et Nalout (dans le djebel Nefoussa) ont fermé le principal gazoduc alimentant les stations (d'électricité) d'Al Roueis, Zaouia et Misrata», a annoncé Abdallah Sleiman, vice-président du conseil local de la ville de Nalout, au sud-ouest de Tripoli. Cette action veut dénoncer «la non-inscription dans la constitution de la langue amazighe», a ajouté M. Sleiman, cité par l'agence de presse libyenne Lana. La haute commission nationale électorale libyenne a fixé pour octobre la limite de dépôt des candidatures pour la commission constitutionnelle. Les minorités Toubou, Amazigh et Touareg, qui ne disposeront que de 6 sièges sur 60, ont annoncé en juillet qu'elles boycotteraient l'élection pour dénoncer le fait que les travaux de la commission se baseront sur le principe de la majorité, alors qu'elles réclament l'adoption d'un principe du consensus. -Turquie : le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, a dévoilé, hier, une série de réformes qui, trois mois après la fronde antigouvernementale ayant secoué la Turquie, autorisent les fonctionnaires à porter le foulard islamique et accroissent les droits des minorités, notamment des Kurdes. Dans un discours d'une heure, M. Erdogan a annoncé la levée de «l'interdiction dans les institutions publiques des mesures discriminatoires pour les femmes et les hommes», en l'occurrence le foulard pour les femmes et la barbe pour les hommes. Symboles de la Turquie musulmane mais laïque voulue par le fondateur de la République, Mustafa Kemal Atatürk, ces interdictions resteront toutefois en vigueur pour les policiers, les militaires, les procureurs et les magistrats, a précisé le chef du gouvernement. Outre cette décision emblématique, M. Erdogan a présenté une série de mesures destinées à renforcer les droits des minorités, à commencer par les Kurdes, à l'heure où Ankara a engagé des pourparlers de paix pour mettre un terme au conflit kurde qui a fait plus de 40 000 morts depuis 1984. -France : huit membres présumés d'une filière djihadiste entre la France et le Pakistan, dont des Français d'origine marocaine ou pakistanaise, ont été condamnés, hier à Paris, à des peines de 18 mois à 8 ans de prison. Le groupe, jugé pour «association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes», s'était donné pour but de favoriser le recrutement en France, la formation physique et idéologique et l'envoi au Pakistan de jeunes volontaires pour le djihad armé. Le tribunal correctionnel de Paris a ainsi condamné Mohamed Niaz Abdul Raseed, ressortissant indien de 24 ans et considéré comme le chef du groupe, à huit ans de prison et à une interdiction définitive du territoire français. La justice a en outre prononcé une peine de cinq ans d'emprisonnement à l'encontre de Charaf Din Aberouz, Français d'origine marocaine de 27 ans, et de Saad Rajraji, Franco-Marocain de 24 ans, présentés comme «les bras droits, les lieutenants» de Mohamed Niaz et «les émirs» du groupe.