L'ADE paiera à partir de 2008 l'eau que lui cède, gracieusement jusque-là, l'Agence nationale des barrages. Le projet passera, sous quelque peu, pour approbation en Conseil du gouvernement. L'annonce a été faite par le ministre des Ressources en eau, M.Sellal, lors de sa visite d'inspection sur les chantiers de son secteur. Le mètre cube d'eau sera fixé, à l'en croire, à 1 Da à partir de 2008 pour atteindre les 3 DA à l'horizon de 2012. Probables répercussions sur les ménages ? Pas tellement, a indiqué le ministre. Lequel fera savoir que l'Etat continuera sa politique de subvention des prix tout en les réaménageant graduellement. Evoquant le travail de la SEAAL et la société française Suez à qui a été confiée la gestion déléguée de l'eau à Alger, il dira que les probables anicroches sont dues à la seule réorganisation opérée. M.Sellal signale que le partenaire français est « bousculé » pour qu'il ramène à une année le délai initialement prévu pour l'alimentation en eau potable en continu de la capitale. Aussi, il annoncera que 5 sociétés par actions seront créées pour la gestion des grands complexes, tels que celui de Taksebt Beni Haroun et Koudiat Asserdoune. « D'ici 2008, on récupérera, traitera et recyclera les eaux usées dans la capitale. L'Algérois n'aura pas à en pâtir. Aussi, des collecteurs des eaux usées seront réalisés, tels que celui de Bab El Oued et de la place du 1er Mai », indiquera M.Sellal. Ces opérations généreront, selon lui, pas moins de 700 millions de mètres cubes d'eau, soit « l'équivalent de 8 barrages ». Première halte de sa visite, à laquelle ont participé le wali d'Alger, le président d'APW et les directeurs centraux de son département, l'embouchure de Oued El Harrach. Ayant connu des atermoiements dus au manque de ressources financières, signale-t-on, le projet inscrit en 1989 sera déterré, sous l'ère du nouveau responsable du secteur, en 2002. Le chantier consiste en l'aménagement de berges et de digues dans l'estuaire. Confié à Todini Construzioni, une société italienne, le projet, qui permettra de parer aux inondations dans la localité d'El Harrach, sera achevé en août prochain. Des espaces de loisirs seront, à l'avenir, créés sur les pourtours du projet, ambitionne-t-on. Les Italiens, maîtres d'ouvrage, prospectent l'éventualité de réaliser un puits au parc de la Liberté pour le drainage des eaux. Le calibrage de Oued Smar ainsi que de Oued Saïd est également en cours. Le ministre donnera instruction pour l'aménagement d'espaces verts tout le long du lit de l'oued dragué. Ces deux projets précités permettront, à entendre les explications données par le directeur de l'hydraulique, d'éviter d'éventuelles inondations des localités de Oued Smar, d'El Harrach ainsi que de la piste d'atterrissage de l'aéroport tout proche. De même, les eaux des deux oueds seront transférées à la station de Baraki et de là vers le nouveau barrage en construction à Douéra. Celui-ci servira exclusivement à l'irrigation des terres agricoles, soit plus de 17 000 hectares. Les 150 forages de la Mitidja serviront, signale-t-on, à la consommation des ménages. Cela permettra le renouvellement de la nappe phréatique lourdement affectée. De plus, le ministre s'enquiert des travaux de réhabilitation de la station de Baraki. Elle accueillera les eaux usées de la région est d'Alger avant de voir ses capacités diminuées au bout de 2 ans. Nécessitant l'indemnisation de quelque 600 propriétaires terriens, la réalisation du barrage de Douéra d'un montant de 8 milliard de dinars, a connu des retards par rapport aux délais initiaux. En effet, 46 familles occupent toujours une partie du projet. 100 logements leur ont été construits, nous signale un ingénieur. Le transfert des eaux de Hammam Melouane (25 km) et de l'Oued Mazafran (13km) coûtera la bagatelle de 4 milliards de dinars. Le projet sera livré durant le premier semestre de 2008. La conduite côtière sera dédoublée dans la zone allant de Mazafran à Zéralda. Les capacités de stockage seront renforcées. Le délai de réalisation est de 14 mois. Dernier point visité, la station de Aïn Benian. Elle accueillera les eaux usées de la région ouest de la capitale et sera mise en service en juin prochain. Mis à part les barrages et les stations de dessalement, le coût des projets du département est de 24 milliards de dinars.