Je n'accepterai pas de mobiliser tout un escadron de la gendarmerie pour la visite d'un touriste étranger», avait déclaré, en avril dernier, le wali de Tamanrasset, Abdelhakim Chater. Quelques mois après, ce dernier semble s'être ravisé en soulignant, lors d'une rencontre consacrée à la présentation du plan lié à la relance du secteur touristique dans la wilaya, que «la situation sécuritaire est maintenant rassurante». Un secteur qui, rappelons-le, contribuait par le passé à hauteur de 70% des revenus de cette collectivité du Grand-Sud. Plus rassurant, M. Chater a mis en relief l'importance de cette démarche et insisté sur le fait que «le tourisme, moteur principal de l'économie locale, constitue un apport considérable au développement de toute la wilaya». Bien que le nombre de touristes ayant visité les différents sites touristiques que renferme la capitale de Tin Hinan ait reculé à 904 touristes la saison dernière, contre plus de 9800 en 2007 (entre touristes étrangers et nationaux), et ce, en raison notamment de la détérioration de la situation sécuritaire dans les pays voisins, il n'en demeure pas moins que Tamanrasset reste une destination prisée et mérite plus d'attention compte tenu de ces potentialités et atouts. Une simple analyse des chiffres montre que le tourisme générait jusqu'à 2600 emplois, toutes activités confondues. «Aujourd'hui, plus de la moitié de cette main-d'œuvre a attrapé le diable par la queue, du fait du recul de l'activité touristique depuis plus de trois ans», a déclaré, de son côté, Moulay Abdelmalek, directeur du tourisme et de l'artisanat de la wilaya, tout en faisant part de la réalisation de 49 nouveaux projets touristiques en mesure de booster ce secteur névralgique. Selon M. Moulay, «ces opérations, ayant obtenu l'aval du Comité d'assistance à la localisation, la promotion de l'investissement et de la régulation foncière (Calpiref) de la wilaya, sont essentiellement appelées à renforcer les capacités des structures d'accueil et devront générer quelque 1900 emplois au profit des jeunes de cette région touristique par excellence». Retenus au niveau de la Zone d'expansion des sites touristiques (Zest), s'étendant sur 45 ha à la sortie de la ville des Imouhagh, certains de ces projets consistent, entre autres, en la réalisation de 9 hôtels, 10 campings et 5 résidences touristiques. Ces structures devront sans nul doute contribuer au renforcement de la capacité d'accueil des structures existantes, dont notamment 7 hôtels d'une capacité d'accueil de 674 lits et 11 campings totalisant 401 lits (dont 8 sont classés). S'exprimant en la circonstance, le président de l'Association des agences de tourisme de Tamanrasset, Ahmed Hamdaoui, tout en louant cette démarche, a appelé «à l'aménagement des itinéraires et circuits touristiques empruntés par les groupes de touristes avant l'amorce de la saison touristique». M. Hamdaoui souhaite aussi rompre avec le marasme qui frappe ce secteur depuis février 2010, date de l'interdiction du Tassili du Hoggar aux touristes étrangers et espère que les engagements pris par les autorités compétentes soient honorés, particulièrement en ce qui concerne l'effacement du cumul des impôts et la révision des procédures d'accord de visas aux touristes étrangers désirant visiter le Sud algérien. Les tours opérateurs, les hôteliers et les transporteurs aériens se sont engagés à réduire les tarifs de l'ordre de 50%, voire jusqu'à 60%, dans le cadre de la relance des activités touristiques dans le Sahara algérien. Les professionnels recommandent néanmoins «des mesures à même de hisser le tourisme à un niveau qui soit à la hauteur des potentialités de la région. Parmi ces mesures, se trouve l'accord sur ces réductions durant la haute saison touristique et le renforcement des campagnes publicitaires». En attendant, la capitale de la légendaire Tin Hinan tente, tant bien que mal, de maintenir une dynamique touristique en se contentant d'abriter les manifestations culturelles annuelles, dont le Festival international des arts de l'Ahaggar, le Festival international de l'imzad, la Fête d'ameni (course des chameaux) et les Ziara (Fêtes religieuses) de Tazrouk et d'Adagh Mouly.