Aujourd'hui, Mittal Lakshmi, le patron du premier producteur d'acier au monde, sera à Alger pour signer le pacte d'actionnaires avec l'Etat algérien pour une nouvelle société, dénommée «ArcelorMittal Algérie». Il fera le déplacement depuis son quartier général à Londres avec une délégation de son groupe à bord d'un avion privé. La cérémonie de la signature sera présidée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, au ministère du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement. Prendront également part à cette réunion, outre le nouveau ministre de l'Industrie, Amara Benyounès, plusieurs cadres concernés, entre autres, Maghlaoui Mahmoud du SGP Transolb, Hasnaoui Chiboub, PDG du groupe public Sider, Sidi Saïd le SG de l'UGTA. Hormis Lakshmi Mittal, le groupe ArcelorMittal sera représenté par Sudhir Maheshwari, responsable des finances du groupe, des Fusions et Acquisitions ainsi que Vincent Legouic, l'actuel président du conseil d'administration d'ArcelorMittal Annaba. Cet accord stratégique entre ArcelorMittal et Sider intervient 12 ans – jour pour jour – après le premier signé en octobre 2001. Il intervient également une semaine après que le Conseil public économique (CPE) eut validé le dossier. Il prévoit un plan d'investissement de 763 millions de dollars destiné au complexe sidérurgique de Annaba et aux mines de Ouenza et de Boukhadra. Selon les détails fournis par Smaïl Kouadria, député PT et ex-secrétaire général du syndicat d'ArcelorMittal Annaba, «sur ce montant de 763 millions de dollars destiné à l'investissement, 720 millions seront mis à la disposition du développement du complexe et 43 millions pour la réhabilitation des mines de Ouenza et Boukhadra». Pour ces dernières, la configuration de la société connaîtra également un changement de propriétaire. En effet, Smaïl Kouadria dira : «La majorité des actifs (51%) de cette société reviendra à l'Etat algérien à travers outre les 30% de Ferphos, 21% des actions pour Sider, récupérées auprès d'ArcelorMittal. Au lieu de 70%, ce dernier détiendra 49%.» La même source a révélé à El Watan : «Juste après la signature du pacte d'actionnaires, une commission mixte sera installée pour la mise en place de l'organisation managériale à l'effet d'exécuter la feuille de route prévue pour cette opération.» Interrogé sur la différence entre le premier pacte signé en octobre 2001 et l'actuel, la même source est formelle : «Pour éviter la mauvaise expérience d'Orascom Telecom Algérie (OTA) et Lafarge, l'Etat algérien s'est protégé à travers une clause dans cet accord, prévoyant qu'ArcelorMittal s'engage à rester dans le capital de sa filiale algérienne pour une durée minimum de 7 ans. En cas de désengagement, la cession des actifs 49% se ferait sur la base d'un prix prédéfini dans l'accord. Ce prix est conditionné à la réalisation de bénéfices durant les 3 années qui précèdent la sortie.» Cette information a été également confirmée par un haut cadre du ministère du Développement industriel. Concernant la configuration managériale de la nouvelle société, Hasnaoui Chiboub, l'actuel PDG du groupe Sider, sera nommé le président du conseil d'administration d'ArcelorMittal Algérie. Du côté du partenaire étranger, Vincent Legouic est pressenti pour le poste de directeur général. «C'est une victoire pour le combat des travailleurs. Cet acquis précieux sera un point d'appui considérable pour des combats futurs. Cependant, je serai absent lors de cet événement, car je suis pour la lutte sur le terrain pas pour être sous les feux de la rampe», indique par ailleurs le syndicaliste, qui a accompagné ce dossier depuis son lancement par l'ex-ministre de l'Industrie, Cherif Rahmani. A souligner que lundi prochain, Sidi Saïd, le SG de l'UGTA, et le nouveau ministre Amara Benyounès seront au complexe sidérurgique d'El Hadjar pour sensibiliser les travailleurs à un engagement effectif pour accompagner et réussir cette nouvelle configuration.