Les responsables des secteurs de l'hydraulique et de l'agriculture de la wilaya de Annaba étaient en alerte samedi dernier. A l'initiative de l'Agence nationale des barrages et transferts, cadres et agriculteurs recevaient des représentants du bureau d'études libanais Dar Al Handasah en charge de l'étude du programme national des retenues collinaires lot n°4. La prise de contact entre les 2 parties a été fructueuse au plan de la prospection des opportunités locales à exploiter judicieusement pour mieux appréhender et développer l'irrigation des terres agricoles dans la région. La démarche répond d'une certaine manière à l'appel lancé en 2004 par la chambre d'agriculture de Annaba. Les responsables de cette institution avaient, en effet, souligné la prépondérance de la réalisation d'ouvrages de mobilisation et de distribution de l'eau d'irrigation. « L'Etat devrait consacrer davantage d'aide à l'irrigation par PMH en plus des subventions déjà existantes sur la création d'une installation et son extension aux travaux de réfection et maintenance des ouvrages mobilisateurs d'eau pour développer et aménager de nouvelles aires d'irrigation », avaient-ils proposé. Avec cette visite des Libanais, la première étape de cette proposition est mise en application. Elle consiste en l'élaboration d'un état des lieux délimitant les grands, moyens et petits périmètres irrigués actuels ou en cours, l'identification des besoins en eau potable, des zones inondables ainsi que la localisation et les caractéristiques des forages dans la wilaya. Les responsables de l'ensemble des services concernés, dont ceux de la direction de l'agriculture et de l'Algérienne des Eaux de la wilaya, et les experts libanais ont établi un inventaire exhaustif des capacités des forages nécessitant une recharge de la nappe, les méthodes d'irrigation, une carte hydrogéologique de la wilaya précisant les potentialités existantes en matière de barrages ainsi que les capacités actuelles et les perspectives d'alimentation. La visite des experts libanais, qui en effectueront d'autres similaires dans les wilayas de l'est du pays, est prévue de longue date. Les résultats de leurs études seront décisifs quant à la concrétisation des ambitions affichées par le plan national de développement agricole (PNDA) lancé en 2001 quant à augmenter de 950 000 ha les superficies agricoles utiles (SAU), actuellement de 8 millions d'hectares. La wilaya de Annaba dispose de 43 850 ha dont 7000 sont irrigués à partir du barrage de Chefia d'une capacité de 165 millions de m3 et rempli au trois quart avec un volume régularisable de 90 millions m3. Destiné à l'alimentation en eau potable et l'alimentation du secteur de l'industrie dans la wilaya de Annaba, il permet également l'irrigation d'un périmètre agricole de 16500 ha. En matière d'atouts naturels, Annaba bénéficie de la grande plaine où est implanté le périmètre du lac Fezzara qui s'étend sur 18 600 ha, celle de El Hadjar à haute valeur agricole sur 7000 ha, Oued El Aneb 2400 ha et 1800 autres du périmètre irrigué de la Bounamoussa que la wilaya partage avec celle d'El Tarf limitrophe. Rappelons que pour la réussite du PNDA, il est prévu la réalisation à travers différentes régions du pays de 43 barrages pour une capacité globale de 3,5 milliards de mètre cubes. Lancé à partir de 2004, ce programme s'étalera sur 8 années (2004 à 2012). Il nécessiterait des investissements de près de 600 milliards de dinars à raison d'une moyenne de 50 milliards / an. « A travers ces importants et ambitieux projets, notre pays vise à augmenter ses capacités d'alimentation en eau potable pour répondre aux besoins des populations, l'irrigation des superficies agricoles cultivées ainsi que pour répondre à la demande sans cesse croissante du secteur de l'industrie. Il est attendu de l'étude des Libanais qu'elle réponde à des préoccupations techniques qui puissent permettre la concrétisation des objectifs prévus par le PNDA », explique un des représentants de la chambre d'agriculture de Annaba.