Les pouvoirs publics n'envisagent pour le moment aucune augmentation du prix de l'eau. Toutefois, en cas d'augmentation, celle-ci ne touchera pas les petits consommateurs et les ménages. Seuls les industriels, les gérants des hammams et les agriculteurs seraient concernés. C'est, en tout cas, ce qu'a indiqué samedi dernier soir le ministre des Ressources en eau Abdelmalek Sellal, durant son passage au forum de l'ENTV. La même source a justifié ce choix par le fait que l'agriculture, à elle seule, consomme une proportion de l'ordre de 70% des eaux emmagasinées dans les barrages. Indiquant que la future marge imposable à l'ADE et à l'ONID ne serait pas du tout importante, M. Sellal a affirmé que les prix actuels ne reflétaient pas le véritable coût de l'eau. «Le citoyen ne payait en moyenne que 19 DA/m3 alors que le véritable coût est de l'ordre de 150 DA/m3 dans certaines régions montagneuses ou du Sud.» explique-t-il. Interrogé sur le prochain programme quinquennal (2009-2014), l'invité de l'ENTV, a fait savoir qu'il portait sur la poursuite des efforts visant à assurer l'approvisionnement en eau de toutes les régions du pays et l'amélioration des réseaux de transfert d'eau potable et des réseaux d'assainissement. «Les stations d'épuration d'eaux usées devront atteindre le nombre de 75 vers la fin 2009 d'une capacité globale de 500 millions de m3/an puis 700 millions de m3 en 2011. Des quantités importantes des eaux de l'oued El Harrach seront prochainement récupérées à travers le transfert de son cours, au niveau de la région de Bouinan dans la wilaya de Blida, vers le barrage de Douéra [sud ouest de la capitale] en vue d'approvisionner la population de la Mitidja en eau potable et d'irrigation», a expliqué plus loin la même source. Dans le même sillage, le premier responsable chargé de ce département au niveau du gouvernement, a indiqué que la réalisation des grands projets du secteur de l'hydraulique, dans le cadre du quinquennat 2005-2009, a nécessité une enveloppe financière de l'ordre de 15 milliards de dollars. «Les fonds dégagés ont permis le lancement de la réalisation de plusieurs projets tels le complexe Mostaganem-Arzew-Oran [MAO], qui sera mis en exploitation à partir de la mi-juin prochain, et le projet de transfert des eaux souterraines de In Salah à Tamanrasset sur une distance de près de 750 km», soutient-il. Continuant dans sa lancée, l'orateur s'est montré satisfait de la cadence des travaux initiés jusque-là. Ce qui a permis, ajoute-t-il, de résoudre le problème de la crise d'eau au niveau national. «Grâce aux différents projets réalisés ou en cours de réalisation, tels les barrages de Beni Haroun à l'Est du pays, Koudiet Acerdoun au Centre, le complexe MAO et le projet In Salah-Tamanrasset dans le Sud, notre pays est en mesure de régler définitivement la crise de l'eau au niveau national», s'est-il félicité. «La politique appliquée nous a permis d'atteindre une moyenne de 175 litres/jour par habitant alors que le taux de couverture nationale quotidienne en eau potable a atteint 75% à la fin 2008 contre 40% il y a 10 ans», renchérit-il. S. B. Des avis d'appels d'offres pour la réalisation de cinq nouveaux barrages seront lancés? selon Sellal Le ministre des Ressources en eau a annoncé, durant son passage, samedi dernier, au forum de l'ENTV, le lancement prochain d'avis d'appels d'offres pour la réalisation de cinq nouveaux barrages à travers différentes régions du pays. «Ces barrages seront réalisés dans les wilayas de Mascara, Laghouat, Médéa, M'sila et Skikda», a ajouté la même source, pour qui une grande partie des eaux de ces barrages soit consacrée au secteur de l'agriculture et ce, pour augmenter la superficie des surfaces irriguées dans ces régions. S. B.