La littérature et la poésie féminine sont en point de mire dans la ville du Vieux Rocher. Le TRC abrite la 6ème édition du festival national de la poésie féminine du 5 au 10 octobre en cours. Les organisateurs de la manifestation ont mis en avant le thème de «La modernité dans la poésie féminine contemporaine», un choix qui a suscité un débat chaud parmi les participants. En réponse à certaines intervenantes qui veulent «se libérer» des règles classiques de l'écriture de la poésie arabe pour aller vers d'autres règles universelles, Habib Mounsi, professeur à l'université de Sidi Bel Abbès, spécialiste en analyse du discours, dira qu'il « ne faut pas couper les amarres entre le patrimoine ancien et les productions littéraires nouvelles, parce que les travaux des académiciens, qui ont pour but l'évaluation de ces productions, n'ont d'autres références que celles de nos prédécesseurs ». Selon lui, nous sommes les protecteurs de la base référentielle qui ne doit pas disparaître devant l'inspiration moderne. Les poétesses doivent, dit-il, aller de l'avant tout en gardant un œil sur l'héritage littéraire grandiose élaboré surtout durant la période antéislamique dite obscurantiste. La poétesse tunisienne, Imène Amara, qui participe pour la première fois à ce festival, nous dira ceci : «Le thème est vraiment d'actualité, quoique j'aurais souhaité qu'il soit baptisé Poésie féminine actuelle, mais le débat nous a fait comprendre qu'il s'agit bel et bien d'une écriture poétique féminine actuelle ; je crois que la poétesse d'expression arabe écrit pour transmettre ses souffrances, ses combats et ses préoccupations quotidiennes ; de ce fait, il est impératif d'élaborer une deuxième lecture des mécanismes que les poétesses doivent adapter, à commencer par les rudiments ; ainsi elles pourront s'exprimer selon leur époque et leur environnement. »