Aucun engament concret n'a été tenu par les pouvoirs publics quant au lancement des logements RHP programmés sur le site des baraquements de Oued Aissi. Des dizaines de citoyens, issus du bidonville d'Oued Aïssi (Irdjen), à une dizaine de kilomètre à l'est de Tizi Ouzou ont fermé, hier, la RN12 reliant Azazga à Tizi Ouzou. l'action de protestation a eu lieu à hauteur de l'hôpital psychiatrique. Des milliers d'automobilistes ont été surpris vers 6h par des barricades, des branches et des pneus en feu qui se consommaient sur la chaussée. «Ces gens sont des citoyens qui revendiquent un logement décent et l'amélioration des conditions de vie de leurs enfants. Des promesses ont été données par différents exécutifs qui se sont succédé à la tête de la wilaya pour nous reloger, mais à ce jour, rien n'est fait», fulmine Mohamed, 43 ans, un habitant qui est né et a grandi dans ces baraquements. En janvier 2012, l'assemblée populaire de la wilaya (APW) de Tizi Ouzou avait voté une délibération portant sur la reprise d'une assiette foncière appartenant aux domaines agricoles pour la construction de logements dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire (RHP) au profit de ces familles. A cet effet, un programme de 180 logements a été inscrit à l'indicatif de la wilaya depuis deux ans. Le terrain qui s'étend sur plus de 5 h, jouxtant l'hôpital psychiatrique, se situe dans la commune d'Irdjen. Ce programme est censé répondre aux attentes d'une population de près de 200 ménages, soit un millier de personnes environ. «Le dernier recensement a fait ressortir 210 ménages qui végètent ici depuis une cinquantaine d'années. Plus les pouvoirs publics retardent la construction de ces logements RHP, plus la situation se compliquera, car il y a des jeunes qui arrivent et s'installent comme tous le monde», ajoute notre interlocuteur. Dans ces taudis, les conditions de vie sont intenables. Femmes et hommes de tout âge vivotent sous des toits en tôle de zinc et de planches en bois. Les rejets des eaux usées ruissellent dans les venelles des baraquements, des fosses septiques qui débordent ; il y a une vraie menace pour la santé publique. «Des démarches ont été entreprises par notre comité auprès de l'administration de wilaya et l'APC d'Irdjen en vue de réaliser une salle de soins, l'évacuation des eaux usées et l'aménagement des routes qui traversent le quartier en priorité, mais comme vous le constatez, nous nous débrouillons seuls», tonne un autre citoyen. Jusqu'en fin de l'après midi, aucun représentant de l'administration ne s'est rendu sur les lieux pour tenter de convaincre les habitants de rouvrir la route à la circulation. La fermeture de cet axe, le seul qui relie les villages au chef-lieu de wilaya a durement pénalisé les usagers de la route. Les automobilistes ont été bloqués pendant des heures sous un soleil de plomb. Des processions d'étudiants et de fonctionnaires ont continué leur chemin à pied pour rejoindre leurs postes. Le chef du protocole du wali et le maire ainsi le chef de daïra de Tizi Ouzou ont fait le déplacement sans qu'ils ne soient convaincants. «Nous voulons voir le wali en personne. Il est le seul qui puisse nous donner des engagements fermes quant à l'aboutissement du projet des 180 logements RHP», conclut un protestataire.