Le présumé assassin de la petite fille, Yousfi Chaïma, âgée de 8 ans, a été arrêté, en fin d'après-midi de dimanche, à son domicile parental, à Mahelma. Le jeune, répondant aux initiales de M. H., âgé de 31 ans, a été repéré par les services de la gendarmerie nationale après neuf mois de cavale. «Suite à l'intensification des recherches, l'intéressé a été localisé par des moyens techniques en début d'après-midi d'hier (dimanche, ndlr) au domicile de ses parents. Il a essayé, à la vue de l'important dispositif mis en place, de s'enfuir en passant par le mur vers une habitation voisine en construction. Le mis en cause a essayé de résister en utilisant des barres de fer, des madriers et autres objets contondants qui étaient en sa possession. Les gendarmes ont pu le maîtriser. Aucun coup de feu n'a été tiré», a indiqué, hier, lors d'une conférence de presse, le commandant Benhamamouche Belkacem, chef de groupement de gendarmerie de Zéralda, où le mis en cause a été placé en détention. Arrêté lors de l'enquête préliminaire avant d'être relâché, le meurtrier présumé a avoué son forfait. «L'inculpé a avoué le meurtre de Chaïma. Il a justifié son geste extrême par un différend qui l'aurait opposé, lui et d'autres personnes, avec le père de la victime», précise le colonel Kerroud, chargé de la communication de la gendarmerie nationale. Pourquoi un tel retard pour mettre la main sur une personne déjà fortement soupçonnée par les enquêteurs après le meurtre perpétré dans une cité populaire de Mahelma en décembre 2012 ? «Le mis en cause a été arrêté certes une première fois par les gendarmes de la brigade de Mahelma, mais faute de preuves il a été relâché. La découverte d'un pantalon taché de sang du concerné et les premiers tests ADN réalisés par l'Institut national de la criminalistique et de la criminologie (INCC) de Bouchaoui nous ont permis, dès les premiers vingt jours de l'enquête, de confondre le mis en cause qui a fait l'objet tout de suite après d'un mandat d'arrêt délivré par le procureur de la République près le tribunal de Koléa», précise M. Kerroud. La petite Chaïma, dont le meurtrier présumé était un familier de ses parents, a été violée et assassinée par strangulation. Conduite dans la maison de l'assassin, elle s'est débattue pour échapper à son meurtrier qui l'a étouffée avec un tissu pour éloigner les soupçons. «Lors de l'enquête, le jeune a avoué le viol de la petite Chaïma. Mais nous pensons que son mobile réel était autre. Le tueur présumé a essayé de couvrir le viol par le meurtre», estime le colonel. Selon l'enquête, des «parties» avaient essayé de brouiller l'enquête en faisant courir la rumeur que le concerné était en fuite en Tunisie. «Le concerné n'a pas quitté l'Algérie ni même les wilayas du centre. Il circulait durant ces derniers mois de cavale avec deux cartes d'identité nationales falsifiées volées ; l'une au centre-ville de Aïn Benian et l'autre à Zéralda. Le tueur présumé utilisait rarement son portable et changeait constamment de puce. Ils évitait les centres urbains et marchait souvent à pied. Le champ d'action des enquêteurs a été élargi vers les localités de Boufarik, Boumerdès, Blida, Aïn Defla, Chlef, Tipasa et Médéa où le concerné a de la famille. L'enquête déterminera si la personne arrêtée a bénéficié d'éventuelles complicités dans son entourage. Des personnes l'auraient hébergé et protégé durant sa fuite», signale-t-il. Le procureur de la République est venu, hier, auditionner le jeune poursuivi pour enlèvement, violence, assassinat avec préméditation, viol sur mineur et falsification de documents officiels. Il sera différé devant le juge d'instruction.