L'université 8 Mai 1945, de Guelma, a abrité hier et pour deux jours, le colloque international sur l'écrivain, philosophe, romancier, dramaturge et essayiste, Albert Camus né le 7 novembre 1913 à Mondovi (Drean dans la wilaya d'El Tarf, et mort le 4 janvier 1960 à Villeblevin, dans l'Yonne, France). L'organisation de cette manifestation scientifique sous le thème : «Du cinquantenaire de l'indépendance au centenaire de la naissance : l'Algérie de camus une passion universelle» revient à la faculté des lettres et des langues, du département de français, de la même université, avec la participation de l'Institut français Algérie. Lors de son allocution de bienvenue, Mohamed Nemamcha, recteur de l'université dira : «Si nous parlons de Albert Camus à Guelma, c'est que nous avons, nous Algériens, le plaisir, la passion, et surtout le devoir de parler d'un homme qui a vécu parmi nous, pauvre, mais aimable, humble mais charitable, avec le même dénuement qui était le sien et qui peut nous étonner aujourd'hui.» Et de conclure: «Albert camus reste un homme d'ici, de chez nous, enfant de cette terre avec un cœur ouvert à l'universel.» Si Bendjamin Stora, auteur de «Camus brûlant» a brillé par son absence à ce colloque, la lecture de sa communication par défaut, aux étudiants de lettres françaises, lors de cette première journée, a éclairé un tant soit peu l'assistance, notamment concernant la position de Camus par rapport à la guerre de Libération. «Sa position restera donc dans un entre-deux problématique. A la veille de sa mort il y avait chez lui une angoisse qui est celle de la perte de l'histoire des siens. C'est pour cela qu'il a écrit, certainement, Le Premier Homme, un de ses plus grands livres, peut-être pour garder une trace de ce monde (son pays natal) qui allait disparaître. Mais bien évidemment, dira le communiquant par procuration, Camus a pris sa plume par huit fois en qualité de journaliste lors des massacres du 8 mai 1945 pour dire sur les colonnes du journal Combat qu'il dirigeait dans la clandestinité : «L'Algérie existe et existera en dehors de la France.»