A quelques jours de l'Aïd El Adha, les moutons refont leur apparition dans les quartiers de la capitale et augurent d'une anarchie semblable à celle des années précédentes. Les dispositions prises par la wilaya d'Alger et les mises en garde des autorités publiques ne semblent pas dissuader les revendeurs. D'ailleurs, outre les particuliers, peu nombreux, qui achètent le mouton à l'avance afin de faire plaisir aux enfants, des vendeurs saisissent cette occasion pour «changer d'activité et se remplir les poches». D'où ces groupuscules de 15 à 20 moutons proposés dans différentes cités au niveau de la première ville du pays. Dans les communes populaires, telles que Bab El Oued, La Casbah, El Harrach ou Hussein Dey, l'ambiance de l'Aïd a d'ores et déjà commencé. La présence des moutons destinés au sacrifice, leur odeur et leur aliment, également proposé à la vente, annonce l'arrivée imminente du «grand Aïd». Cependant, cette situation fait craindre que les rues de la capitale ne se transforment dans les quelques jours à venir en une vaste étable à ciel ouvert. A La Casbah, nous avons constaté des groupes de moutons gardés par des jeunes commerçants, en attendant de trouver acheteur. A El Harrach, l'on apprend que la présence des moutons est plus remarquée, des troupeaux circulaient même au niveau de certains quartiers. Dans la commune de Oued Korich, un important cheptel a été laissé paître, tranquillement, au niveau de l'espace vert au niveau des «Barreaux rouges», une voie publique surplombant le siège de l'APC. Aussi, des troupeaux encore plus importants ont été exposés au niveau des communes de la banlieue de la capitale. Sur la voie rapide menant vers Ouled Fayet, des centaines de têtes, ramenées d'autres wilayas, ont été parquées dans des espaces plus ou moins adaptés et présentant moins de désagréments pour les habitants. A Douéra et Baba Hassen, des maquignons ont, comme à l'accoutumée, loué des garages, qui serviront d'étables l'espace de deux semaines. Une activité qui a suscité la désapprobation des voisins, contraints à supporter les odeurs du bétail. «Sans toutefois exprimer leur mécontentement» précise un habitant de Baba Hassen, pour qui l'Aïd reste sacré et que l'on ne peut s'opposer «à la fête du sacrifice». Tout compte fait, l'Aïd El Adha s'annonce analogue à ceux des années précédentes. Avec une petite différence, relève un citoyen, «les prix seront encore plus chers».