Au huitième jour de l'entrée en vigueur de la nouvelle tarification des transports publics, imposée par l'Organisation nationale des transporteurs algériens (ONTA), la situation demeure caractérisée par la loi implacable dictée aux usagers par cette organisation, qui n'a pas fléchi dans son entreprise, pour peu que les représentants de l'Etat dans cette wilaya, en laissant faire, n'ont pris aucune mesure pour violation des dispositions réglementaires et de protection des intérêts des citoyens. C'est un antécédent grave pour un pays qui se targue de construire un Etat de droit. Face à cette situation de démission de l'Etat conjuguée à la ténacité de l'ONTA, les usagers, pris en otages, résistent, à leur manière, en bloquant la route à Chebilia, allumant des pneus aux quartiers des 108 Logements et de La Rocade, provoquant des altercations avec les transporteurs. La desserte Chebilia-La Rocade, interdite par les usages aux transporteurs depuis une semaine, est assurée tant bien que mal depuis samedi par 5 bus de l'APC de M'sila. Pour le reste des lignes, les usagers sont soumis au nouveau tarif de 10 DA au lieu de 5 DA. La réunion présidée par le wali, qui s'est déroulée samedi dernier et ayant regroupé l'ONTA et la direction des transports du prix et de la concurrence, n'a aucunement résolu le problème qui se pose aux citoyens et encore moins, la mise en œuvre de la procédure sanctionnant les cas d'infraction. Cette organisation a même refusé de geler ses tarifs, comme convenu lors de cette réunion, nous dira le directeur des transports. Certains s'interrogent sur cette organisation et sur l'origine de sa puissance pour pouvoir s'ériger non pas comme une organisation syndicale, mais comme un organe décideur allant jusqu'à fixer ses tarifs (pourtant réglementation fixe par décret) et défier l'Etat. D'aucuns, au fait des rouages du secteur du transport dans la wilaya de M'sila, expliquent la puissance réelle ou supposée de l'ONTA par le fait que des propriétaires de bus sont dans l'administration et activent sous des prête-noms et connaissant parfaitement les faiblesses des autorités locales dans les situations conflictuelles, lesquelles sont plus enclines à la paix sociale et au statu quo surtout au détriment des lois de la République (gestion de carrière oblige), exhortent l'ONTA à ne pas céder et mettre tout le monde devant le fait accompli. L'association de la protection des consommateurs, qui s'est manifestée tardivement, menace de déposer plainte contre cette organisation.