La population de Chebilia, quartier le plus peuplé de la ville, réagissant à l'augmentation du simple au double, de 5 à 10 DA, des tarifs du transport public urbain décidée par l'Organisation nationale des transporteurs algériens (ONTA) de M'sila, entrée en vigueur le 25 juillet dernier, est descendue dans la rue dans la matinée de mardi, bloquant la route principale et empêchant tout mouvement de véhicules. Des altercations ont eu lieu entre des citoyens et quelques transporteurs, lesquels les ont menacés d'incendier les bus si ces transporteurs n'appliquent pas l'ancienne tarification fixée à 5 DA. Craignant le pire, les transporteurs ont évacué les lieux dans la précipitation, fuyant une foule en furie qui voulait en découdre avec les responsables de cette organisation. N'était l'intervention des forces de l'ordre, qui ont dispersé la foule, la situation aurait pu tourner au drame. « Où étaient les pouvoirs publics quand l'ONTA avait annoncé dans les bus et les lieux publics l'augmentation des tarifs du transport à partir du 25 juillet ? », s'est interrogé un quinquagénaire, en proie à une violente colère, face à l'apathie des directions du transport et des prix, devant une situation qui aurait pu être contenue avant que ça ne dégénère. « On veut nous ruiner, a enchaïné un autre citoyen. Avec quatre enfants devant rejoindre leur établissements scolaires respectifs par bus, je serai dans l'obligation de débourser mensuellement 4800 DA uniquement pour le transport, moi qui suis au chômage. » Si le mouvement de contestation du quartier Chebilia a eu pour conséquence l'arrêt de l'activité des transporteurs sur la ligne 4, il n'a pas été de même pour les transporteurs des autres lignes, totalisant presque une centaine de bus, qui ont continué à activer en toute impunité en appliquant les nouveaux tarifs. Au niveau de la direction de la concurrence et des prix (DCP), a soutenu le directeur par intérim, « nous avons établi jusqu'à la mi-journée de mardi 28 P V d'infraction pour pratique illicite de prix et l'opération suit son cours ». Au niveau de la direction des transports, hormis la réunion de la commission mixte (transport, commerce et police), aucune mesure cœrcitive n'a été prise. Rappelons que l'ONTA, en dépit de différentes mises en garde quant à l'illégalité de son initiative, enfreint toujours la loi.