Une délégation syndicale internationale a exigé, hier, une amélioration immédiate des conditions des travailleurs migrants du Qatar, riche pays du Golfe accusé d'exploiter la main-d'œuvre employée sur des chantiers du Mondial 2022. Le sévère constat établi par une délégation de la Fédération internationale du bâtiment et du bois sanctionne une mission, chahutée, de quatre jours, pendant laquelle les délégués n'ont pu accéder librement à certains des immenses chantiers du pays. Ils ont pu toutefois rencontrer des travailleurs originaires d'Inde, du Népal, du Bangladesh et des Philippines, dont certains se sont plaints du manque de soins médicaux ou de l'impossibilité d'avoir recours aux tribunaux en cas de litige avec l'employeur. Les autorités du Qatar ont répliqué en affirmant être prêtes à «relever les défis» posés par la condition de ces travailleurs. Dans un communiqué lu au cours d'une conférence de presse, la délégation syndicale a souligné que «des mesures vigoureuses sont nécessaires maintenant, et non pas à l'avenir», pour améliorer les conditions de ces travailleurs. Elle a estimé que les législations du travail du Qatar ne comportaient pas de «principes au niveau des standards internationaux». Les délégués ont estimé que les mesures envisagées par les autorités étaient insuffisantes, et ont recommandé que le Qatar intègre dans sa législation les règles de l'Organisation internationale du travail (OIT) en ce qui concerne la santé et la sécurité sur les chantiers de construction, ainsi qu'un système fort d'inspection. La délégation a également recommandé que l'on cesse de retenir les passeports des travailleurs étrangers et que soit supprimé le système de «kafala», le parrainage de tout étranger par un national qui ouvre la porte à de nombreux abus.