La justice espagnole a accepté d'enquêter sur l'ex-président chinois Hu Jintao, dans le cadre d'une procédure instruite depuis 2006 pour «génocide» au Tibet dans les années 1980-90, selon une décision rendue publique jeudi. Le tribunal de l'Audience nationale, chargée d'instruire les crimes de masse, a jugé recevable la demande du Comité de soutien au Tibet (CAT) d'étendre sa plainte à Hu Jintao, maintenant qu'il n'est plus couvert par son immunité présidentielle. Cette plainte vise déjà sept autres anciens dirigeants chinois, dont l'ancien président Jiang Zemin et l'ancien Premier ministre Li Peng, pour «génocide, crimes contre l'humanité, torture et terrorisme contre le peuple tibétain» dans les années 1980-90. En juin, le juge instructeur, Ismaël Moreno, avait refusé d'étendre la plainte à Hu Jintao, qui a quitté ses fonctions de président en novembre 2012. Mais l'Audience nationale a, elle, décidé qu'il fallait au contraire donner raison au CAT et enquêter sur l'ex-président chinois. Elle a estimé, comme les plaignants, que Hu Jintao «était compétent et avait l'autorité suffisante pour, mener une série d'actions et de campagnes visant à harceler le peuple tibétain». Et ce parce qu'il «était secrétaire du Parti communiste chinois dans la région du Tibet, pendant les différentes campagnes de répression au Tibet menées dans les années 1988-1992».