Un violent affrontement a opposé, jeudi, les citoyens de Larbaâ Nath Irathen, 27 km au sud-est de Tizi Ouzou, aux habitants d'un ancien bidonville appelé Zerzara, à hauteur de la RN15 reliant Oued Aïssi (Irdjen) à l'ex-Fort national. Les faits ont eu lieu à 11h, peu après le rassemblement massif de la population devant le siège de la daïra de Larbaâ Nath Irathen auquel avait appelé, la veille, la coordination des comités de villages de la localité pour dénoncer l'insécurité et l'immobilisme de l'administration. Cette action de protestation a été organisée à la suite de l'agression, la semaine dernière, de six citoyens par des délinquants originaires du hameau Zerzara. Ainsi, en l'absence de structure de sécurité dans cette zone, la RN15 est devenue, notamment à la tombée de la nuit, un véritable coupe-gorge où des délinquants s'en prennent aux usagers de ce tronçon et aux riverains. Révoltés par tant d'actes impunis, les villageois de Larbaâ Nath Irathen, qui revendiquent depuis longtemps la sécurisation de cette voie routière pour mettre fin aux agressions qui s'y multiplient, ont programmé cette action de protestation. Lors de leur rassemblement au chef-lieu de la daïra, des jeunes, furieux face à l'immobilisme des services de sécurité, ont appelé à une marche à pied vers le carrefour de Oued Aïssi, sur 27 kilomètres, en passant par le village dont sont originaires les agresseurs. Une fois arrivés à hauteur du bidonville, personne n'a pu contenir la colère des jeunes qui voulaient en découdre, coûte que coûte, avec leurs «agresseurs». Des heurts ont ainsi éclaté à l'intérieur du hameau où une dizaine de blessés par des projectiles ont été dénombrés et évacués à bord de véhicules particuliers vers l'hôpital de Larbaâ Nath Irathen. Les affrontements, qui ont duré près de 3 heures, ont eu lieu dans l'indifférence totale des autorités locales. Pas l'ombre d'un policier. Pendant que des blessés étaient évacués vers l'hôpital de Larbaâ Nath Irathen et que le hameau Zerzara était encerclé, le conseil de wilaya débattait du secteur de la jeunesse et des sports. Les maires d'Irdjen et de Larbaâ Nath Irathen, qui tentaient d'encadrer la manifestation pour lui donner un caractère pacifique, n'ont pu canaliser la furie des jeunes. Ce n'est que vers 13h qu'un important dispositif de la police anti-émeute est arrivé au niveau du carrefour de Oued Aïssi où il s'apprêtait à intervenir. Mais à ce moment-là, les jeunes avaient déjà mis fin à leur expédition punitive. Après l'intervention des forces de police, en fin d'après-midi, les représentants de la coordination des comités des villages d'Ath Irathen et les élus ont été invités au siège de la wilaya pour rencontré le wali de Tizi Ouzou, M. Bouazgui, pour tenter de trouver une solution. On apprend que le dispositif sécuritaire a été maintenu durant la nuit de vendredi à samedi pour empêcher tout rebondissement. Par ailleurs, il faut noter que dans cette partie de la daïra de Larbaâ Nath Irathen, notamment la commune d'Irdjen, il n'existe, en dehors d'une brigade de gendarmerie, aucune structure de police de proximité. Les sorties sporadiques des éléments de la gendarmerie se limitent à installer des barrages mobiles pour traquer les automobilistes qui ne respectent pas l'obligation du port de la ceinture de sécurité…