Un imposant rassemblement a été organisé le 2 septembre devant la mairie d'Irdjen, pour dénoncer l'inquiétante montée de la délinquance dans la région. Traquée dans le centre urbain de Tizi Ouzou, la délinquance, très mobile, se fait de plus en plus sentir dans les localités rurales. Les stations intermédiaires, les arrêts de bus, les gares de train sont, entre autres endroits, les lieux de prédilection de la petite criminalité dont des groupes de pickpockets, des voyous et des voleurs agissent sans être inquiétés. En l'absence des services de sécurité, le citoyen est livré à lui-même. Les faits. Deux jeunes filles ont été victimes, récemment, d'une agression à la nouvelle station intermédiaire de transport d'Oued Aïssi. Les dealers les ont délestées de leurs téléphones portables. Les transporteurs qui ont accepté de rejoindre cette aire de stationnement se disent «trahis» par le directeur des transports qui leur a promis de mettre un poste de sécurité en juillet dernier. Rien n'est fait. Mais ces derniers n'écartent pas le recours à la grève, une action susceptible de perturber sérieusement les transports en cette rentrée sociale, en vue de faire valoir leurs revendications. Les professionnels du transport, ainsi que les voyageurs évoluent dans un climat malsain. Le 27 août, un policier a été également victime d'une tentative d'agression sur l'accotement de la RN15, reliant Oued Aïssi à Larbaâ Nath Irathen. Ce fonctionnaire de la police, de son état garde du corps du wali, en s'arrêtant à hauteur du barrage Taksebt pour répondre à un appel téléphonique, s'est vu surprendre par 3 individus qui tenaient des armes blanches, voulant délester leur victime de son véhicule. Les 3 malfrats, originaires du bidonville de Zarzara, dans la même commune, sont des repris de justice, faisant partie d'un gang criminel qui sévit dans la zone d'Oued Aïssi, avons-nous appris de sources sûres.Dans la même semaine, des voyous issus du même bidonville ont agressé un jeune du village Ath Helli, dans la commune d'Irdjen. Une atteinte qui a failli tourner à la bagarre générale entre les deux hameaux, si ce n'est la sagesse qui avait prévalu. Face à cette inquiétante recrudescence de la petite criminalité en zones isolées, les villageois des communes d'Irdjen et de Larbaâ Nath Irathen, ainsi que ceux de Sikh Oumedour ont attiré l'attention des pouvoirs publics en organisant, vendredi passé, un rassemblement devant le siège de la mairie d'Irdjen pour dénoncer l'inquiétante montée de la délinquance dans la région. Lors de cette action, les habitants ont interpellé le wali de Tizi Ouzou, revendiquant la présence des services de sécurité au niveau de la station d'Oued Aïssi, sur l'axe RN15 qui relie Oued Aïssi à Larbaâ Nath Irathen, jusque là absents. Pour les citoyens, «le territoire de notre commune échappe complètement au contrôle des autorités. En dehors du campement de la police communale, à laquelle la mission de la lutte contre la petite criminalité n'échoit pas, les gendarmes demeurent cloîtrés entre les murs de leur brigade sise au chef-lieu». Questionné à ce propos, le maire d'Irdjen a indiqué qu'il a été «dégagé, à la demande de la wilaya, une assiette foncière pour la construction d'une sureté urbaine à Oued Aïssi, mais voilà, depuis 4 ans, rien n'a été fait concrètement».