Les cinq cadres de l'ex-groupe Khalifa, en détention provisoire depuis 15 mois, entament leur 12e jour de grève de la faim à la prison d'El Harrach. Selon des échos, ils se trouvent dans un état de santé « très critique ». « L'un d'entre eux a été convoqué pour témoigner dans une affaire au tribunal d'Alger. Il n'a pu le faire, car il était affaibli au point de ne pas pouvoir parler », nous confie une source. Deux de ces grévistes souffrent de maladies chroniques : l'un est diabétique, l'autre hypertendu. Depuis le début de la grève, aucun de leurs proches n'a été autorisé à leur rendre visite. « Le directeur de la prison d'El Harrach ne veut toujours pas nous recevoir. Il dit même n'être pas au courant de ce mouvement de grève », peste un membre d'une des familles des grévistes, qui ne comprend pas pourquoi « l'administration pénitentiaire continue de faire semblant d'ignorer un tel fait ». Les proches des détenus dénoncent le fait qu'aucun responsable du secteur n'a daigné se déplacer à la prison pour « au moins s'enquérir de leur état de santé en détérioration continue ». « Après 12 jours de grève, c'est le silence total. Ce ne sont pas des criminels. Pourquoi les traite-t-on de cette façon ? », tonne l'un d'entre eux. Les familles des grévistes disent avoir frappé à toutes les portes, en vain. Personne n'a voulu les recevoir. « Nous nous sommes déplacés hier (dimanche, ndlr) au ministère de la Justice afin de rencontrer un responsable. On nous a laissés attendre toute la journée pour nous dire en fin de compte qu'il n'y a personne pour nous recevoir. C'est injuste », clame le frère d'un des détenus. Les familles ont voulu également sensibiliser le procureur de la République en demandant de le rencontrer. Peine perdue. Devant ce climat d'indifférence, elles ne savent plus à quel saint se vouer. « Toutes les portes sont fermées », s'indignent-elles, avant de poursuivre : « Si un malheur leur arrive, l'Etat sera le seul responsable. » Pour rappel, les grévistes revendiquent la programmation rapide de leur procès qui tarde à venir. Sinon, la liberté provisoire en attendant le procès.