En visite en Algérie, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, n'a pas raté cette occasion pour sillonner les palais et les ruelles que ses ancêtres de l'empire ottoman ont édifiés. Le palais du dey, situé à la Haute Casbah, sur les hauteurs d'Alger, était sa première halte. Devant un édifice en ruine que même les opérations de rapiéçage n'ont pu sauver, l'hôte de l'Algérie gardait cette mine de désolation. La détérioration de La Casbah d'Alger a atteint son paroxysme. Accompagnée de la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, de Hamid Temmar, ministre des Participations et de la Promotion des investissements, et de Souad Bendjaballah, ministre déléguée chargée de la Recherche scientifique, la délégation a eu des explications sur l'édification de la citadelle d'Alger, du palais du dey ainsi que sur les différentes parties qui composaient ce palais ottoman. A la mosquée du palais, des versets coraniques et des chants religieux ont été récités par un groupe à l'invité de l'Algérie. « Le dey était toujours accompagné des chants religieux », lance Mme Toumi à l'adresse du Premier ministre turc. Au sortir du palais du dey, la délégation s'est dirigée à pied vers les ruelles étroites de la vieille médine. Sur les traces de ses ancêtres, Tayyip Erdogan a serré les mains des derniers artisans de La Casbah, à la rue Rachid Khiach. Il prononçait chaque fois : « Salamou alikoum. » M. Erdogan embrassera Rabah et Hamza, deux gamins de La Casbah qui pratiquaient leur sport favori, le football, dans une aire de jeux nouvellement aménagée. L'air enchanté, les habitants de La Casbah saluaient le Premier ministre. Des femmes contemplaient le cortège des fenêtres. Arrivée au palais Mustapha Bacha, la délégation aura des explications sur les méthodes utilisées pour la réfection de ce monument historique. A la mosquée Ketchaoua, dernière halte de cette visite, Tayyip Erdogan recevra des mains de l'imam de la mosquée des présents. Le Premier ministre turc aura son bain de foule au sortir de la séculaire mosquée édifiée en 1616 où il se dirigera vers la foule compacte qui s'est rassemblée à proximité de ce lieu de culte. La presse bousculée « Invités » par la Présidence de la République pour couvrir la visite du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan au palais du dey et à la mosquée Ketchaoua, les journalistes et les photographes de différents organes de la presse nationale, publique et privée, pourtant accrédités, ont été malmenés par la garde rapprochée du Premier ministre turc. Ereintés par deux heures et demie d'attente au palais du dey, à Bab Djedid, sur les hauteurs d'Alger, les professionnels de la presse n'ont pu accomplir convenablement leur travail. Ils étaient à chaque fois bousculés par les gardes du corps turcs. Même quelques éléments dépêchés par la Présidence se sont mis à brutaliser journalistes et photographes. En l'absence d'un microphone et d'un haut-parleur (comme cela se fait lors des sorties de M. Bouteflika), les journalistes ont été plus que pénalisés par cette visite.