Hier, dans la matinée, les éléments de la sûreté urbaine de Maghnia ont signifié à Chahredine Berriah, journaliste et chef du bureau d'El Watan à Tlemcen, que le procureur de la République de Remchi (22 km du chef-lieu de wilaya) avait émis à son encontre un mandat d'amener. Une fois au parquet précité, notre journaliste a été informé qu'il était poursuivi pour diffamation par un ancien maire de la ville, il y a plus de quatre ans et qu'en tout cas, l'affaire était passée en audience avant-hier en son absence, c'est-à-dire le 21 mai et qu'elle a été renvoyée pour le 25 juin prochain. Grand étonnement : au tribunal de Remchi, on ne semblait pas comprendre la justification de ce mandat d'arrêt émis par le procureur, en ce sens que l'affaire était reportée. Une des responsables du service de notification s'est, alors, contentée de dire à notre journaliste : « Revenez le 25 juin prochain pour l'audience » sans lui remettre une convocation. Le plus grave dans l'affaire en question, M. Berriah n'a jamais reçu une quelconque convocation de comparution de ce tribunal, comme il n'a jamais reçu une convocation d'un juge d'instruction. C'est seulement, hier, qu'il a connu l'identité du plaignant. De retour à la sûreté urbaine de Maghnia, croyant avoir réglé avec la justice ce curieux incident, M. Berriah s'est empressé d'informer les policiers qu'il comparaîtrait le 25 juin prochain et que par conséquent, le mandat d'amener était « purgé ». Sur place, on lui conseillait qu'il devait ramener le jugement (?) qui n'aurait lieu que... dans un mois et que d'ici là, on risquait de l'arrêter et de l'emmener de force au dit tribunal (50 km de son domicile) sur ordre du procureur du tribunal de Remchi, par l'intermédiaire de son confrère de Maghnia. Las et abattu par tant de tracasseries, notre collègue s'est dit « étonné que cette affaire prenne des tournures que je ne comprends pas. Je suis convoqué pour le 25 juin prochain et j'y serai avec mon avocat, alors pourquoi, d'ici là, je risque d'être arrêté à tout moment par la police et être ramené manu militari devant le procureur ? »