Situation ubuesque pour Chahreddine Berriah, journaliste et chef du bureau régional d'El Watan à Tlemcen, hier au tribunal de cette ville. Muni d'une convocation, signée par l'officier de la 1re sûreté urbaine de Maghnia, l'obligeant à se présenter sous dizaine au tribunal, parce que condamné à 6 mois d'emprisonnement ferme et à une amende pour diffamation, M. Berriah s'est présenté au parquet où, après vérification, on lui a confirmé avec étonnement ce dont il était déjà sûr. « Monsieur, l'affaire pour laquelle la police vous a convoqué est passée en 2006, elle a été jugée et, pour nous, c'est un dossier classé. A notre niveau, nous vous certifions que nous ne vous avons pas convoqué et nous ne comprenons pas la motivation de cette convocation, et s'il y a erreur, elle doit être ailleurs. » Ailleurs ? Notre journaliste est retourné à la sûreté urbaine de Maghnia, vers 16h45, pour obtenir des éclaircissements sur cette convocation et savoir sur quelle base elle lui a été envoyée, mais sur place, on lui a indiqué de retourner plus tard ou le lendemain. L'affaire en question, qui remonte à 2002, a trait à une plainte pour diffamation déposée par un sénateur du tiers présidentiel de Tlemcen contre M. Berriah. Jugée en 2006, elle s'est soldée par une simple amende que le décret présidentiel portant extinction des peines des journalistes a fini par éponger.